La réponse est difficile. C'est surtout l'ego qui motive les gens. Lorsque je fais des exposés sur le dopage, je cite souvent l'exemple du film « L'été meurtrier », où le frère d'Alain Souchon, qui fait du vélo, finit par tricher pour avoir son nom dans le journal !
Les parents sont également motivés pour que leur enfant gagne et sont prêts à faire n'importe quoi ! Le père d'un joueur de tennis avait ainsi drogué les rafraîchissements de l'adversaire !
Chacun est tenté par le dopage. Si vous mettez une tarte aux fraises sur la table, tous ceux qui passent à côté vont en avoir envie, surtout si c'est sans risque -et les gens pensent que c'est toujours le cas !
Allez expliquer à un jeune qu'il va être malade dans vingt ans ! Il n'a aucune idée de ce que cela représente, surtout quand c'est quelqu'un comme moi qui lui parle, qui suis manifestement un « vieux » ! Le message de prévention doit donc être adapté à tous ces publics, chacun étant concerné.
Quant au lieu, l'école est un endroit de choix. Quand on a commencé, en 2002-2003, on a proposé à tous les proviseurs de mener une information sur le dopage auprès de leurs élèves, en particulier quand il existait des sections sportives dans les établissements. Au début, on a recueilli un accueil enthousiaste et avons eu des réunions dans un certain nombre de collèges. Peu à peu, on a vu fondre cet enthousiasme : les proviseurs commençaient à en avoir assez d'entendre parler de dopage.
Peut-être nous accueilleront-ils à nouveau cette année, grâce à l'affaire Armstrong, mais ils apprécient la nouveauté -et c'est ainsi qu'on a vu les sectes arriver dans les écoles !
On peut le faire à la place d'un cours de gymnastique ; on peut imaginer le faire pendant un cours de sport. Il y a des exposés formels, mais on peut aussi faire des exposés sous forme d'atelier théâtre, ou de jeu de rôle. C'est ce qu'on a également essayé de faire.