Ce que vous avez rapporté correspond tout à fait à ce que nous avions constaté lorsque nous nous étions rendus en février 2011 en Turquie avec nos collègues Bizet, del Picchia et Gautier. Nous avions rencontré les responsables économiques et politiques et visité l'usine Renault de Bursa.
Sur la question arménienne, nous étions alors en plein coeur de cette crise bilatérale et nous nous sommes trouvés en vraie difficulté. Cela m'a conduit à réfléchir : j'ai eu le sentiment que les Turcs prenaient cela comme une ingérence ; par ailleurs, aucune des parties ne souhaitaient vraiment à contribuer à un travail historique sur les évènements de 1915. Il faut laisser les historiens faire leur travail.
S'agissant de la situation actuelle, il y a un contraste entre un développement économique et social indéniable et un raidissement de la politique du gouvernement du parti au pouvoir, par des mesures dont certaines peuvent paraître anecdotiques (comme l'interdiction du rouge à lèvres pour les hôtesses de l'air) mais qui portent globalement atteinte à la démocratie et aux droits de l'homme. Des journalistes et des parlementaires sont à l'heure actuelle en prison.