La mission du bureau central des cultes du ministère de l'intérieur est de permettre le libre exercice des cultes, tout en veillant que les droits attachés soient accompagnés par le respect des devoirs qui y sont associés, notamment le principe de laïcité. Je rappelle que la France ne reconnaît aucune religion, mais garantit la liberté de conscience et donc de culte.
C'est dans le cadre de cette garantie qu'une dérogation permet aux Juifs et aux Musulmans d'égorger les animaux rituellement, sans préalablement les avoir étourdis, comme le prévoit la loi. Mes questions ne porteront pas sur la liberté de culte, ni sur l'opportunité ou non d'interdire l'abattage sans étourdissement, mais sur le financement.
Combien les filières d'abattage rituel rapportent-elles chaque année aux cultes juifs d'une part et au culte musulman d'autre part ?
Les abattoirs reversent-ils de l'argent aux différents cultes ? Dans ce cas, pouvez-vous nous en indiquer les montants ? Le Consistoire juif de Marseille, qui regroupe un millier de fidèles, percevrait chaque année plus d'un million d'euros par le biais de ces filières d'abattage rituel. C'est ce que j'ai pu voir sur son site Internet. Pouvez-vous nous le confirmer et nous indiquer les sommes perçues par les autres consistoires et par les organisations islamiques ? Le ministère de l'intérieur trace-t-il cet argent ? A qui est-il destiné ? Ne craignez-vous pas des abus ?
Compte tenu des sommes en jeu, n'existe-t-il pas des risques de financement d'organisations à l'étranger, voire d'organisations extrémistes, j'ose le dire, voire paramilitaires ou terroristes sur notre sol ?
La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui dépend de votre ministère, suit-elle la piste de l'argent issu de filières casher ou de l'argent halal ?
Nous recevons après vous M. Michel Turin, écrivain et journaliste, auteur de l'ouvrage intitulé « Halal à tous les étals ». Je lui poserai également la question, puisqu'il fait mention du travail de la DCRI dans son livre...