Je ne voudrais pas que la France et la communauté internationale tout entière se fourvoient sur ce point.
Ensuite, j’évoquerai la question dite des extrémistes de l’opposition et la réalité syrienne.
M. Vial nous a donné des indications parfaitement pertinentes quant à la difficulté de cerner ces extrémistes, compte tenu notamment de leur diversité.
Bien sûr, la Syrie est composite. Il y a, d’un côté, le dictateur, qui est soutenu – il faut le reconnaître – par une grande partie de la communauté alaouite. Celle-ci craint, s’il n’était plus là, d’être victime des extrémistes de l’opposition. Il est également soutenu par un certain nombre de communautés, notamment les communautés chrétiennes et d’autres encore. Elles n’éprouvent aucun enthousiasme pour M. Bachar Al-Assad, mais elles redoutent que les extrémistes, qu’elles appellent « le grand djihad », ne prennent le dessus. Dans ce cas, disent-elles, elles seront balayées, et même « liquidées ». Cette réalité existe.
Par ailleurs, compte tenu des exactions épouvantables de M. Bachar Al-Assad, il y a des éléments extrémistes, qui ont crû au fil du temps. On distingue essentiellement deux mouvements, l’un qui se rattache à l’Irak et l’autre à Al-Nosra. Ils sont très minoritaires, mais ils existent et commettent eux aussi des exactions.
Si nous ne voulons pas – pour employer, à mon tour, une formule qui est très juste – être placés face à une alternative entre dictature laïque et dictature religieuse, notre choix – c’est celui de la politique et de la diplomatie françaises depuis le début – est de dire : « Bien sûr, ce sont les Syriens qui vont décider, mais nous devons essayer de soutenir l’opposition modérée, l’opposition démocratique, qui est représentée par la coalition nationale syrienne. »
Certains orateurs demandent : « Où est la diplomatie ? » Or, depuis le début, nous sommes les premiers à dire : réunion des Amis du peuple syrien, à Paris ! Reconnaissance de la coalition nationale syrienne à Paris ! Aide humanitaire par Paris ! Parmi ceux qui suivent ce dossier, au plan international ou national, nul ne contestera que la France, sans sortir de son rôle, a émis un choix. Puisque, précisément, nous ne voulons pas avoir à choisir entre la dictature d’un côté et la dictature de l’autre, nous avons essayé d’être conséquents et de soutenir, avec les moyens qui sont les nôtres et en entraînant d’autres pays, cette opposition démocratique.
Là est précisément le lien à la question dont nous sommes saisis : s’il n’y a pas de sanction – je préfère ce mot à celui de punition, …