Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 4 septembre 2013 à 16h00
Débat sur la situation en syrie

Laurent Fabius, ministre :

… qui, comme l’a rappelé M. Chevènement, a, dans son acception habituelle, une dimension morale ; on pourrait longuement disserter sur la morale et le droit, et M. Chevènement pourrait opposer sa connaissance intime de Descartes à mes quelques souvenirs –, s’il apparaît donc que le dictateur peut continuer à agir en toute impunité, la population syrienne ne pourra évidemment pas l’accepter. Elle risque alors de se tourner vers ceux qui soutiennent que la seule solution, c’est le massacre inverse.

Nous ne voulons pas cela. Tous ceux qui souhaitent une Syrie aussi démocratique que possible et rassemblée ne peuvent pas vouloir cela. Cela n’irait pas dans le bon sens. Descartes, à cet égard, peut être contesté : s’il a pu dire que le bon sens était la chose du monde la mieux partagée, nous savons tous que, de temps à autre, il faut prendre un peu de recul par rapport aux réalités. §(M. Jean-Pierre Chevènement acquiesce.) C’est ce que font toutes celles et tous ceux qui sont aujourd’hui présents dans cet hémicycle.

La sanction n’est pas en contradiction avec la négociation politique, elle en est la condition. En effet, comme M. Carrère et beaucoup d’autres l’ont dit, au nom de quoi peut-on penser que le dictateur Bachar Al-Assad reverra sa position et se rendra à la table des négociations si aucune sanction ne répond aux exactions abominables qui ont été commises ?

En outre, concernant l’Irak, je souligne que comparaison n’est pas raison. Nous nous accordons tous à saluer la décision prise à l’époque par Jacques Chirac, qui était d’ailleurs en pleine conformité avec la position suggérée, auparavant, par notre propre formation politique. Il n’y a donc pas de débat sur ce point. Toutefois, si l’on compare l’Irak et la Syrie, il faut rappeler qu’en Irak il n’y avait pas d’armes de destruction massive et qu’il y a eu une intervention, ce qui était une grave faute.

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