Intervention de Patrick Guillaumont

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 22 mai 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Patrick Guillaumont président de la fondation pour les études et recherches sur le développement international ferdi et de Mme Sylviane Guillaumont-jeanneney professeur émérite au centre d'études et de recherches sur le développement international cerdi — Université d'auvergne

Patrick Guillaumont :

Lorsqu'un Africain est reçu à l'Ecole Polytechnique ou au concours du magistère, il reçoit une bourse. Auparavant, nous faisions passer les concours dans les ambassades de France et nous sélectionnions les meilleurs Africains de leur génération. Ils étaient reçus mais ne recevaient aucune bourse, ce qui était très frustrant.

Le deuxième problème porte sur le devenir des docteurs. Nous avons formé de nombreux docteurs africains, dont certains étaient de tout premier plan. Mis à part l'un d'entre eux, qui se trouve à Abidjan, pas un seul ne travaille dans une université ou un centre de recherche africain : ils exercent tous des responsabilités dans des organisations internationales (Banque Mondiale, FMI, Banque africaine de Développement). Ces cadres ne sont peut-être pas perdus pour l'influence française, dans la mesure où ils peuvent y exercer une influence teintée par une part de culture française. Nous devons cependant constater une « déperdition » importante au regard de l'influence qu'aurait pu avoir la France à travers tous les cadres qu'elle a contribué à former. Lorsqu'ils sont un peu plus âgés, il arrive qu'ils reviennent en Afrique à un haut niveau de responsabilités. La dimension financière entre indéniablement en ligne de compte. Un bon docteur se situe sur un marché international et son diplôme lui donne accès à des emplois bien rémunérés, en France, aux Etats-Unis ou ailleurs. Le Canada, notamment, recrute de nombreux universitaires venant de pays du Sud.

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