Intervention de Patrick Guillaumont

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 22 mai 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Patrick Guillaumont président de la fondation pour les études et recherches sur le développement international ferdi et de Mme Sylviane Guillaumont-jeanneney professeur émérite au centre d'études et de recherches sur le développement international cerdi — Université d'auvergne

Patrick Guillaumont :

La valorisation politique incombe davantage aux laboratoires d'idées et aux think tanks. Nous avions un grand retard dans ce domaine. Nous avons essayé de le combler grâce à une initiative de la puissance publique, à travers son bras armé dans ce domaine, l'Agence française de Développement, alors placée sous la direction de Jean-Michel Severino. Je veux parler de la création de l'Initiative pour le développement et la gouvernance mondiale (IDGM). Elle a consisté à apporter un soutien financier, à travers un prêt sans intérêt sur quinze ans, à deux fondations, l'IDDRI (Institut de développement durable et des relations internationales) et la FERDI que je préside. Ce soutien s'est avéré décisif pour nous apporter davantage de visibilité à l'international en tant que laboratoires d'idées.

Il a favorisé la montée en puissance de ces deux fondations, dans une deuxième étape, par l'obtention d'un LabEx (label « Laboratoire d'excellence »). Lors de la parution de l'appel d'offres pour le Grand Emprunt, l'IDDRI, la FERDI, associée au CERDI, ont monté un « IDGM+ », avec pour objectif de contribuer à la définition de nouvelles politiques de développement, sur la base des résultats de la recherche. Ce label, que peu d'équipes de recherche en économie ont reçu, nous a permis de mobiliser une grande partie du potentiel de recherche puisqu'une centaine de chercheurs français et européens ont donné leur accord pour participer, autant que de besoin, aux activités du LabEx. Les moyens combinés de l'IDDRI et de la FERDI ne représentent toutefois qu'un septième du budget du Center for Global Development, principal think tank américain en matière de développement, basé à Washington, qui accueille régulièrement à bras ouverts les têtes pensantes de la Banque Mondiale lorsque celles-ci quittent la grande institution. Nous aimerions faire de même mais nous en sommes encore loin. Un autre exemple est celui de l'ODI (Overseas Development Institute), soutenu par la politique britannique de coopération et extrêmement influent, notamment dans les cercles européens.

Nous avons indiscutablement besoin de renforcer cette activité, car la valorisation des idées et l'animation, à travers les publications ou des événements organisés à Bruxelles, à New York et dans diverses capitales est extrêmement importante pour la valorisation de la recherche française en matière de développement.

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