Prenons l'exemple du Brésil. Son programme « Science sans frontière » consiste à financer les bourses de 100 000 étudiants pour leur permettre de passer leur diplôme ailleurs, souvent en Amérique du Nord ou en Europe, afin de pallier leur manque de cadres pour l'industrie. Plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'étudiants vont ainsi venir en France au niveau master ou doctorat. J'étais à Sao Paulo la semaine dernière pour l'assemblée générale de l'AUF : la pénurie est telle que les diplômes importent peu. Les politiques souhaitent donc augmenter le niveau universitaire. La réflexion qu'ils mènent actuellement est passionnante.
En Afrique sub-saharienne, il faut trouver d'autres solutions. J'en reviens au principe du co-diplôme. Par exemple, un mastère conjoint aux universités de Dakar et de Toulouse se ferait pour moitié en France, pour moitié au Sénégal : il faudrait revenir au pays pour avoir son diplôme. Le système licence-mastère-doctorat (LMD), avec les crédits ECTS, l'autorise déjà en Europe. Cela éviterait la fuite des cerveaux.