Intervention de Erik Solheim

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 5 juin 2013 : 1ère réunion
Audition de monsieur erik solheim président du comité d'aide au développement cad de l'organisation de coopération et de développement économiques ocde et de madame chantal verger direction de la coopération pour le développement de l'ocde

Erik Solheim, Président du Comité d'aide au développement (CAD) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) :

Une convergence me semble nécessaire dans deux domaines principaux : l'énergie et l'agriculture. L'énergie représente plus de 50 % des émissions responsables du changement climatique. Pourtant, 1,5 milliard de personnes ne sont toujours pas connectées à l'électricité. Ban Ki-moon a reconnu avoir appris à lire à la lueur de la bougie mais l'électricité facilite cet apprentissage. Tout le monde devrait avoir accès à cette ressource. Comme nous ne devrons pas la produire par les moyens traditionnels tels que le charbon, l'énergie et l'environnement doivent converger.

Nous devons également adapter l'agriculture à l'environnement. De nombreuses personnes pensent que les récoltes dépendent du climat, alors qu'elles dépendent de l'eau. La gestion de l'eau doit donc évoluer pour que l'agriculture devienne plus productive. Cet aspect me semble fondamental. L'Asie augmente sa production sur des territoires qui se restreignent tandis que l'Afrique produit moins sur un nombre plus important de terres arables. Sur ce continent, une révolution de la productivité s'avère nécessaire mais elle doit être pérenne.

La finance climatique me semble également essentielle. Malheureusement, aucun plan réaliste n'a été établi sur ce sujet, me laissant penser que nous ne trouverons pas d'accord lors de la conférence de Paris. Pourtant, plusieurs milliards de dollars sont en jeu. Ces sommes impliquent un investissement du secteur privé ainsi qu'une assurance d'obtenir des résultats, que nous ne pourrons fournir sans un leadership mondial. Peu de nations prennent des initiatives car la crise accentue la sensibilité aux risques. Néanmoins, la France peut endosser ce rôle. De nombreux Etats sont trop occupés par la crise, d'autres n'ont pas cette tradition du leadership hors de leurs frontières. Votre pays peut se targuer de cette culture grâce à sa société civile.

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