Intervention de Pascal Canfin

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 2 juillet 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Pascal Canfin ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères chargé du développement

Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement :

Nous rédigeons une charte de la recherche au service du développement, qui pourrait permettre de cadrer ce que l'on cherche et pourquoi on le cherche.

Quatre ou cinq thèmes peuvent faire assez largement consensus : nourrir le monde, lutter contre le changement climatique, améliorer la santé, etc.

Chaque thème est pluridisciplinaire. Nourrir le monde relève à la fois de questions rurales et urbaines, d'agriculture périurbaine, de circuits de distribution : il est donc normal de recourir à des économistes, des urbanistes, des agronomes. Mais notre idée, c'est de fixer quelques grands thèmes de recherche, qui sont incontournables pour résoudre le problème posé. Pour lutter contre le changement climatique, par exemple, il faut que l'agriculture réduise ses émissions de méthane, c'est un impératif. Les pays du groupe de Cairns et d'autres pays, dont nous sommes, continueront pour longtemps à s'opposer politiquement, à proposer des visions divergentes de l'agriculture, il n'en reste pas moins que la réduction de méthane est un impératif commun, qui impose de rechercher des solutions. Certaines seront bilatérales, d'autres trouveront leur place dans le cadre d'une politique de coopération, ou devront faire l'objet d'une négociation internationale serrée, mais toutes auront résulté de recherches que nous devons tous mener sans attendre.

On sait qu'il ne pourra y avoir d'accord sur le climat à Paris sur le segment agricole si l'on ne s'attaque pas au sujet du méthane dans l'agriculture. Mettons donc nos différents organismes de recherche sur ce projet, au Sud avec l'IRD, au Nord avec l'INRA. Travaillons avec les partenaires intéressés par ce sujet, comme la Nouvelle-Zélande, le Brésil et d'autres, et plaçons la recherche publique au service de cet objectif !

J'ai eu le sentiment, en discutant avec le Conseil scientifique du FFEM, que les missions de cet organisme n'étaient financées que si les projets étaient innovants. Si nous ne choisissons pas de répondre aux grands enjeux que nous avons définis, nous nous laisserons piloter par les opportunités !

En tant que ministre, je ne connais pas la contribution de la recherche publique française à la lutte contre la faim dans le monde, en faveur du climat, ou de la santé : c'est dommage, même sur le plan de la légitimité ! Les liens entre la recherche et les politiques de développement ne sont pas assez établis, alors que la recherche en question représente quelque 370 millions, c'est regrettable.

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