Intervention de Virginie Klès

Réunion du 16 septembre 2013 à 15h00
Égalité entre les femmes et les hommes — Discussion d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Virginie KlèsVirginie Klès, rapporteur :

Toutes les mesures à prendre quant au logement de la victime des violences et à l’éviction du conjoint violent, quand celle-ci est possible, sont envisagées par ce texte de loi.

L’ordonnance de protection est prolongée de quatre à six mois, et c’est aussi une bonne chose : en quatre mois, il est en effet difficile de poser les bases d’un nouveau départ, face à une situation qui dure, la plupart du temps, depuis des années.

L’élargissement du dispositif d’alerte téléphonique « femmes en très grand danger » – vous l’avez souligné aussi, madame la ministre – est également une excellente mesure, d’autant plus qu’elle est accompagnée. Nous avons reçu des informations émanant de départements qui l’ont expérimenté. Le bilan de ces expériences est positif, et il a permis d’affiner certaines dispositions, de les rendre concrètes, de mesurer précisément ce qui était essentiel dans ce dispositif, et d’en faire aujourd’hui un outil extrêmement important dans la lutte contre les violences familiales.

La prise en charge des auteurs n’est pas un gros mot. En effet, ces auteurs de violences intrafamiliales récidiveront s’ils ne sont pas pris en charge de façon efficace dès que la justice entre en action, dans le cadre de stages de responsabilisation. Dans la formulation actuelle, je n’aime pas le terme de « stage », mais nous avons le temps d’en trouver un autre, et l’essentiel n’est pas la forme, mais le contenu. Ces stages de responsabilisation au sujet desquels nous disposons déjà de quelques retours d’information provenant du terrain, notamment dans mon département, donnent d’excellents résultats, car ils permettent à ces auteurs de violences intrafamiliales de se restructurer ou, à tout le moins, de commencer à se restructurer.

Certes, parmi eux, il y a ceux que l’on appelle les « manipulateurs narcissiques » – cette notion a été peut-être trop vulgarisée – contre lesquels nous ne pourrons jamais grand-chose. En revanche, il se trouve aussi beaucoup d’hommes, et quelques femmes, qui, avec un traitement approprié, pourront se restructurer correctement, vivre heureux et cesser de rendre malheureux d’autres personnes, lesquelles sont souvent des femmes. Ils pourront peut-être même, après traitement, retrouver un rôle d’éducateur pour leurs enfants.

La formation de toute la chaîne pénale, de l’ensemble de la justice, des éducateurs, des médecins, et même celle du personnel préfectoral qui est amené à délivrer des titres de séjour, est indispensable pour reconnaître ces situations de violences conjugales, de violences intrafamiliales avec emprise.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion