Ce sont les premiers connaisseurs du terrain. Nous essayons d'entretenir avec les chercheurs du Sud les mêmes relations que celles que nous avons avec ceux du Nord. Lorsque nous travaillons avec l'IRD ou le CIRAD, nous sommes assurés du partenariat local, parce que ces deux organismes sont très bien implantés localement. Dans les autres cas, nous discutons directement, parfois longuement. Avec l'université al-Azhar, par exemple, il a fallu du temps pour qu'ils se rassurent sur nos objectifs, et pour que nous soyons certains que les recherches conduites seraient de qualité. Autre exemple : au Niger et dans les pays voisins, nous sommes beaucoup passés par le LASDEL.
Récemment, nous avons invité une vingtaine de chercheurs français spécialistes Français du Mali. Nous voulions faire vite et n'avions pas les moyens de dépenser beaucoup d'argent. Notre objectif n'était pas d'imaginer une politique publique. Nous avons entendu, à huis clos, les chercheurs français disponibles, pour qu'ils nous disent ce qui n'avait pas fonctionné dans ce pays. Nous en avons tiré un document de travail, qui met en avant un certain nombre d'éclairages sur la crise et ses origines. Nous avons prévu de faire la même chose au Mali même, avec des chercheurs ouest-africains. Même si les choses interviennent en deux temps, du fait des circonstances, cela démontre bien une vision commune.