Intervention de Minh-Hà Pham-Delègue

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 11 juin 2013 : 1ère réunion
Audition de Mme Minh-Hà Pham-delègue directrice europe de la recherche et coopération internationale au centre national de la recherche scientifique cnrs

Minh-Hà Pham-Delègue, directrice Europe de la recherche et coopération internationale au Centre national de la recherche scientifique :

Le CNRS est le premier organisme de recherche publique d'Europe en nombre de personnels, nous couvrons l'ensemble des disciplines scientifiques, avec l'objectif large de produire des connaissances au bénéfice de la société. Nous développons un bon nombre de programmes interdisciplinaires et nous contribuons financièrement à un grand nombre d'infrastructures et d'équipements de recherche en physique, mais également en biologie, et dans le domaine des sciences humaines et sociales. Nous sommes également engagés dans la construction de l'espace européen de la recherche, et nous avons une activité internationale très importante.

Le CNRS est connu pour la recherche fondamentale, mais nous encourageons également l'innovation, la création d'entreprises, le dépôt de brevets et les licences.

Nous représentons une partie très importante de la production scientifique française, avec 29 000 publications annuelles ; nous obtenons régulièrement de grands prix scientifiques, y compris le Nobel, des médailles Fields ou des médailles d'or du CNRS, le prix scientifique le plus élevé en France.

La stratégie scientifique du CNRS est pilotée par dix instituts thématiques, qui couvrent tous les champs de la connaissance : mathématiques, physique, biologie, chimie, mais aussi écologie, sciences de l'ingénieur et sciences humaines et sociales.

Parler de stratégie internationale est un bien grand mot, surtout dans le domaine de la recherche, les chercheurs, par leurs rencontres, définissant les premières bases des collaborations. Il s'agit là d'un processus de « bottom up », mais nous sommes néanmoins là pour établir des sélections et soutenir certaines collaborations plutôt que d'autres.

Ce cadrage institutionnel s'inscrit tout d'abord dans un cadre européen, l'une de nos priorités étant de contribuer à la construction de l'espace européen de la recherche. Nous sommes évidemment encadrés par les priorités nationales, telles qu'elles ont été définies par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche qui a, dans le cadre de la précédente stratégie nationale de recherche, établi des déclinaisons internationales comprenant des travaux particuliers avec les grands pays émergents, comme le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, mais également des pays développés d'Asie du Nord et du Sud-Est.

Nous suivrons également les grandes lignes de la politique de diplomatie scientifique que le ministère des affaires étrangères a assez récemment publiées.

Notre organisme a cependant ses propres priorités ; si je devais n'en donner qu'une, je citerais la recherche de partenariats d'excellence et la complémentarité qui apporte à nos chercheurs des éléments qui complètent leurs propres expertises ou leurs propres compétences.

Il existe un autre fil rouge dans l'établissement des collaborations, qui sont les objets d'études. On ne va pas travailler n'importe où dans le monde lorsqu'on traite de sismologie ou de biodiversité. On s'adresse à certaines régions et l'on travaille avec certains pays plutôt que d'autres.

Au-delà de la recherche de partenariats d'excellence, nous accompagnons aussi le développement scientifique des grands pays émergents. On ne peut en effet ignorer l'essor économique et scientifique de la Chine, du Brésil, ni de l'Afrique du Sud, du Mexique et, bientôt, de l'Indonésie...

Nous sommes également très soucieux d'établir des partenariats avec des pays à très fort potentiel en termes de mobilité étudiante ou de chercheurs, car même si certains pays ne sont pas encore - ou plus- à des niveaux de développement scientifique importants, il n'en demeure par moins que leurs élites, avec lesquelles nous souhaitons établir des partenariats, sont très bien formées.

Il s'agit donc, partant des relations que les chercheurs ont déjà établies à un niveau individuel, d'essayer de structurer ces collaborations, de façon à leur donner davantage de visibilité, de les traduire en fonction des stratégies des différents instituts scientifiques, et de mutualiser les moyens chaque fois que possible.

Le reflet de cette politique internationale peut se traduire à travers quelques chiffres. Plus de 50 % des 29 000 publications annuelles sont cosignées avec au moins un partenaire international.

D'autre part, le CNRS, comme d'autres organismes de recherche publics, a la possibilité de recruter des chercheurs ou des techniciens qui ne sont pas de nationalité française. 15 % d'entre eux ont une nationalité étrangère. Ces dernières années, nous sommes à plus de 30 % de recrutements de jeunes chercheurs de nationalité étrangère.

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