Intervention de Minh-Hà Pham-Delègue

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 11 juin 2013 : 1ère réunion
Audition de Mme Minh-Hà Pham-delègue directrice europe de la recherche et coopération internationale au centre national de la recherche scientifique cnrs

Minh-Hà Pham-Delègue, directrice Europe de la recherche et coopération internationale au Centre national de la recherche scientifique :

Par ailleurs, chaque année, près de 58 000 chercheurs reçoivent un ordre de mission du CNRS ; tous ne font pas partie de nos agents, mais appartiennent à un laboratoire sous tutelle. Ces missions peuvent être de courte durée.

La majorité de ces missions se déroulent dans les pays limitrophes de l'Union européenne, ainsi qu'aux États-Unis, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Russie.

Le choix de la gouvernance actuelle a été d'organiser la collaboration internationale à travers une direction unique, la direction « Europe de la recherche et coopération internationale », dont j'ai la charge, de façon à fournir un portail unique aux partenaires étrangers et institutionnels français, et afin qu'il existe un lieu de passage pour identifier et accompagner les collaborations.

Cette direction regroupe à la fois les partenariats qui concernent les relations avec les institutions européennes et les relations bilatérales ou multilatérales dans le monde.

J'insiste sur le fait que nous n'hébergeons qu'une partie du dispositif d'aide au montage de projets européens ; nous accueillons actuellement le point de contact national pour le Conseil européen de la recherche (ERC), outil qui a connu un certain succès, notamment auprès des chercheurs du CNRS.

Notre réseau de représentations à l'étranger compte actuellement onze bureaux à l'étranger. Nous disposons de bureaux dans tous les grands pays avec lesquels l'activité est importante : un à Washington, qui couvre les activités avec l'Amérique du Nord et le Mexique ; deux en Amérique du Sud, le plus ancien étant celui de Santiago, mutualisé avec l'IRD ; un à Rio de Janeiro, ouvert en 2011 ; un à Bruxelles, au titre des relations avec les institutions européennes, membre du Club des organismes de recherche associés (CLORA), destiné à faciliter les relations, la veille et le lobbying avec les institutions européennes ; un à Malte, ouvert en 2011, afin de profiter d'une plate-forme au coeur de la Méditerranée pour accroître les relations multilatérales dans le bassin méditerranéen, et joindre les rives Nord, Sud et Est de la Méditerranée en accroissant les connexions dans cette zone ; un à Pretoria, l'Afrique du Sud étant notre partenaire principal en Afrique pour les publications, mutualisé avec l'IRD ; un à Moscou, pour la Russie et les nouveaux états indépendants ; un en Inde, ouvert en 2011, face à l'essor de la recherche indienne et à la nécessité de disposer d'une aide pour faciliter les relations avec l'administration indienne, et faire connaître la recherche française aux chercheurs indiens ; un à Pékin, pour la Chine et la Mongolie ; un au Vietnam, installé en 2005, co-localisé avec le CIRAD et l'IRD, où les représentants des trois organismes travaillent ensemble ; un à Tokyo, pour le Japon, la Corée et Taïwan.

Nos chercheurs peuvent bénéficier de l'ensemble des projets ou des financements accessibles à tout chercheur, qu'il s'agisse de financements nationaux, de financements des pays avec lesquels ils collaborent ou du ministère des affaires étrangères, comme les programmes Hubert Curien.

Nous avons également développé une gamme d'outils, qui va de simples échanges jusqu'à des projets conjoints plus structurés, en passant par des réseaux internationaux, des laboratoires internationaux qui restent virtuels ou des Unités mixtes internationales (UMI) - fleuron de notre stratégie de collaboration - qui sont de vrais laboratoires, où des chercheurs français et étrangers travaillent ensemble, en France ou ailleurs.

Il existe un type d'unité mixte particulier qui repose sur un accord entre le CNRS et le ministère des affaires étrangères, passé en 2007 pour ouvrir les anciens instituts français du ministère au CNRS pour accroître la part de recherche, essentiellement en sciences humaines et sociales, mais pas seulement : nous avons ainsi une Unité mixte - Instituts français à l'étranger (UMIFRE) à Pondichéry, tournée vers l'écologie et l'environnement.

Nous disposons actuellement de trente UMI. L'Amérique du Nord comporte une densité assez importante pour une raison assez simple : aux États-Unis, les collaborations n'ont pas besoin d'accompagnement institutionnel, étant essentiellement réalisées de gré à gré.

En revanche, lorsque les Américains veulent collaborer, ils souhaitent que les choses soient très visibles. C'est ce qui explique que nous ayons un réseau assez dense en Amérique du Nord. Nous en avons également un en Amérique du Sud, ainsi que dans les pays d'Asie, où l'on assiste à un accroissement significatif, en particulier avec le Japon, où trois de ces structures sont extrêmement florissantes.

On trouve par ailleurs trois UMI en Amérique Latine, une en Afrique, répartie sur trois sites, la base principale se situant au Sénégal, une en Inde, une au Vietnam, et deux à Singapour.

Quant aux UMIFRE, leur concentration est très forte autour du bassin méditerranéen et au Moyen-Orient. C'est un choix historique du ministère des affaires étrangères, lié aux études menées dans les sciences humaines et sociales dans ces régions.

Les pays avec lesquels les problématiques de recherche pour le développement sont clairement affichées sont majoritairement situés en Afrique subsaharienne et en Amérique latine. Ces problématiques peuvent être présentes, à un degré moindre, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord, en Inde et, de manière plus marginale, dans le domaine de l'environnement et de la biodiversité, en Chine, au Brésil ainsi que dans quelques pays d'Amérique centrale ou latine.

Un cinquième des missions sont réalisées dans les pays mentionnés, dont un grand nombre en Afrique du Nord, un nombre significatif en Afrique, et par ailleurs en Chine, au Brésil, etc. On constate que les disciplines majoritairement représentées sont les sciences humaines et sociales, l'écologie et l'environnement et les mathématiques théoriques, bien plus que la physique nucléaire, la physique et les sciences de la vie.

Les actions structurantes sont particulièrement visibles en Argentine et au Brésil. En Afrique, on les trouve essentiellement dans les pays d'Afrique du Nord, mais le poids de ces collaborations est plus important en Inde, en Chine et en Asie du Sud-Est - essentiellement au Vietnam.

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