Il s'agit d'actions plus légères, qui n'apparaissent pas comme une de nos actions.
Plus de 2 000 thésards et post-doctorants ou en CDD sont de nationalité étrangère, contre 800 doctorants. Les chercheurs permanents viennent essentiellement de l'Union européenne. Ils sont notamment italiens, allemands ou issus de pays limitrophes, mais pas exclusivement.
On trouve un certain nombre de chercheurs européens parmi les non-permanents, mais aussi beaucoup d'Asiatiques - 20 % d'Asie et 13 % des États-Unis.
Les doctorants sont mieux répartis. Les européens sont moins nombreux que les chercheurs des pays d'Afrique du Nord, le premier contingent venant du Maroc. 21 % d'entre eux viennent de Chine et du Vietnam, et 13 % du Moyen-Orient.
Le Vietnam est un partenaire historique du CNRS ; nous allons bientôt fêter les trente ans de nos relations avec l'Académie des sciences du Vietnam, notre partenaire naturel. Nous disposons d'une UMI à Hanoï, dans le domaine du multimédia, mais les principaux domaines traités sont la chimie, les questions liées à l'environnement, la physique, l'informatique et les mathématiques, domaine dans lequel ce pays a gardé un très bon niveau.
Nous avons également mené avec le Vietnam des actions de renforcement des capacités, à travers un programme copié sur l'école des Houches, célèbre dans le domaine de la physique. Il s'agit d'une école thématique, qui prend la forme d'un séminaire, durant lequel une dizaine de chercheurs français enseignent à une dizaine de chercheurs ou étudiants vietnamiens pendant quelques jours. Nous avons organisé quatorze écoles de ce type depuis 1999.
Ces écoles ont un grand succès. La plupart ont débouché sur des projets structurants du type de ceux que j'ai décrits. C'est un moyen de créer du lien et de faire émerger des projets communs qui trouvent ensuite des financements, à travers les outils que nous pouvons leur proposer.
Au Vietnam, l'université de sciences et de technologie de Hanoï-Hoa Lac est le grand projet porté par la France depuis quelques années. Il est destiné à créer une université au standard international, en s'appuyant sur l'aide et la collaboration de la France. L'effort du Vietnam a tout d'abord porté sur la construction des masters et des maquettes d'enseignement. Le CNRS va à présent pouvoir renforcer la partie relative à la recherche. Un laboratoire associé est en cours de montage, et va s'adosser à cette université. Ce pays est sans doute celui avec lequel nous partageons le plus d'activités.
En Asie du Sud-Est, on constate une reprise de nos collaborations avec la Thaïlande, avec qui nous avons beaucoup d'échanges. Nous avons récemment signé un accord avec une institution thaïlandaise, et organisons des ateliers, une fois en Thaïlande, une fois en France, avec des thématiques choisies ensemble autour de la biodiversité, des polymères, de la catalyse et des sciences de l'information.
L'Institut Pasteur du Cambodge, qui a été reconstruit et qui a fêté ses soixante ans cette année, a ouvert une plate-forme aux partenaires de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan). Ils ont lancé un premier projet transdisciplinaire, dont nous ne sommes pas directement partenaires, mais qui a le mérite d'exister. Nous serons probablement partenaires dans un second projet interdisciplinaire sur l'écologie de la santé. Nous n'avions pas encore de coopération structurée au Cambodge.
En Afrique et au Moyen-Orient, les relations avec un grand nombre de pays sont intenses depuis longtemps. Les thématiques sont variées, mais les plus fortes touchent l'écologie et les sciences humaines et sociales. Une majorité des collaborations s'établit avec l'Afrique du Nord.
Certaines coopérations avec quelques pays d'Afrique subsaharienne sont à des niveaux de structuration émergente. Ce sont des projets conjoints qui - nous l'espérons - aboutiront à des laboratoires internationaux associés, voire davantage.
L'UMI basée au Sénégal sur trois sites traite de questions interdisciplinaires autour de la santé et des sciences de l'environnement. Ce laboratoire est d'une taille critique importante ; il compte une soixantaine de chercheurs, et forme chaque année de jeunes chercheurs à travers des écoles thématiques. Cette implantation est bien connue, et nous en avons des retours extrêmement positifs.
Nous avons par ailleurs ouvert un bureau à Malte pour développer des collaborations plus spécifiquement avec les pays de la Méditerranée. C'est un lieu suffisamment neutre où l'on peut réunir des partenaires du Maghreb, du Moyen-Orient et d'Israël.
Cette région est au coeur de nos préoccupations. On y développe beaucoup d'actions qui impliquent très souvent un tandem entre un pays de la rive Nord de la Méditerranée -Italie, Espagne, Portugal - et un pays de la rive Sud ou de la rive Est.
Nous avons assisté, ces deux dernières années, suite aux changements de politique dans ces pays, à un renouveau de l'activité, des liens, des demandes de rencontres, et des accueils de délégations de nombreux pays de cette zone, notamment l'Algérie, le Maroc, l'Egypte, le Liban, avec lesquels nous avons renoué les liens anciens qui s'étaient distendus ces dernières années.
Lors de la visite du Président de République au Maroc, il y a quelques mois, un projet d'extension d'une UMI avec Georgiatech, aux États-Unis, a vu le jour, les Américains étant intéressés par les liens privilégiés que la France entretient avec le Maroc. C'est une initiative dont nous attendons beaucoup dans le domaine des matériaux pour l'énergie. Nous allons associer aux travaux de recherche des activités de formation et d'accueil de jeunes chercheurs et d'étudiants marocains.
Un mot enfin d'un programme multilatéral et interdisciplinaire avec plusieurs pays du pourtour méditerranéen. Ce programme, appelé « Mistral », a pour objectif d'évaluer, durant les dix années à venir, les effets du changement climatique sur un écosystème fragile et bien délimité à tout niveau - géophysique, sciences humaines et sociales, environnementales, etc.
La coopération avec l'Amérique latine s'exerce avec des pays aussi variés que le Pérou, l'Équateur, la Colombie, le Venezuela. Tous ces pays sont très demandeurs d'expertises et de projets de collaboration avec le CNRS et avec la France en général.
En Europe, plusieurs European Research Area Network (ERANET), qui sont des outils de coordination, sont ouverts à la coopération internationale et ont pour objectif de coordonner l'action de pays européens vers une zone géographique particulière.
Concernant l'Inde, l'ERANET New Indigo a été coordonné dans sa première phase par le CNRS. Nous continuerons à y participer dans la deuxième phase. Il a remporté un vif succès en termes de coordination, d'appel à projets, contribuant à créer une animation positive et une meilleure connaissance des partenaires indiens.
L'ERANET Méditerranée a été récemment retenu par la Commission européenne. Il a pour objectif de réunir des partenaires du Nord et du Sud. Pour la France, le CNRS sera chargé d'une partie de l'analyse et des stratégies scientifiques, l'Agence nationale de la recherche (ANR) s'occupant de la préparation des appels à projets.
L'originalité de cet ERANET réside dans le fait qu'il a suscité la création d'un groupe miroir franco-français, piloté par la Direction générale pour la recherche et l'innovation (DGRI), qui réunit les alliances concernées - essentiellement l'Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie (Ancre), l'Aviesan pour la santé et l'Alliance nationale de recherche pour l'environnement (AllEnvi) - pour que l'ANR et le CNRS puissent répercuter, au sein de l'ERANET, les demandes de l'ensemble de la communauté française. Nous en sommes à ce stade de la négociation.
Le CNRS travaille aussi avec les pays du Sud, mais pas uniquement. Notre recherche de partenariat est avant tout équilibrée. Nous travaillons néanmoins, avec un grand nombre de ces pays, sur des approches de renforcement des capacités, à travers les écoles thématiques et les ateliers dont j'ai parlé.
Nous avons également une intense activité d'accueil de chercheurs et de doctorants étrangers brésiliens, chinois, et vietnamiens.
Nous avons récemment été assez sollicités par des pays d'Amérique latine en train de restructurer leur propre système d'enseignement supérieur et de recherche, mais également par des pays d'Afrique du Nord ou la Côte d'Ivoire, fort désireux d'avoir des retours d'expériences de pays comme la France.
Nous collaborons de façon très étroite avec des organismes comme l'IRD, le CIRAD, l'Institut Pasteur, ainsi que l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), soit à travers des bureaux mutualisés, soit à travers des actions de coopération spécifiques.
Nous travaillons activement, avec les groupes de travail International et Sud, au sein de l'Aviesan, sur les maladies infectieuses dans les pays du Sud et autour du programme European and developing countries trials partnership programme (EDCTP2), ainsi qu'à travers les groupes de travail animés, dans certains pays, par le ministère de l'enseignement supérieur et la recherche.