Je ne pense pas que l'on puisse systématiquement associer recherche pour le développement et pluridisciplinarité. Il peut y avoir de la recherche pour le développement sur des thématiques assez pointues. Par exemple, nous avons travaillé avec le Vietnam sur la corrosion, qui constitue pour ce pays une vraie question, étant donné son climat. Ce n'est donc pas nécessairement pluridisciplinaire. Le travail sur les maladies infectieuses en Asie du Sud-Est n'est pas spécialement pluridisciplinaire...
Comment le CNRS intervient-il ? Il intervient grâce à la qualité des chercheurs qui collaborent au meilleur niveau. Ce n'est pas parce qu'il s'agit de recherche pour le développement que celle-ci n'est pas de très grande qualité.
Nous participons également à la formation des chercheurs à travers des écoles thématiques, en accord avec eux et sur les thématiques qui les intéressent le plus. Celles qui sont abordées dans les écoles de Do Son, au Vietnam, sont très variées et vont du multimédia aux mathématiques, en passant par la corrosion, ou l'étude des substances naturelles à vocation thérapeutique.
Je pense qu'il n'y a pas de thématiques spécifiques au Sud. Il faut le faire en partenariat. On peut comprendre que des questions sur l'immigration soient plus particulièrement développées dans ces pays, mais toutes peuvent y être développées. C'est d'ailleurs souvent à leur demande. Nous sommes ainsi récemment allés en Algérie pour étudier la possibilité de participer à la mise en place d'un institut de physique théorique. De plus en plus, les partenaires du Sud réclament des collaborations sur des approches plus théoriques.