Intervention de Geneviève Fioraso

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 26 juin 2013 : 1ère réunion
Audition de madame geneviève fioraso ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche

Geneviève Fioraso, ministre :

Nous avons identifié des marges de progression. Notre volonté d'infléchir notre politique résulte de notre ambition non pas d'attirer en France les meilleurs étudiants, qui seraient tentés de ne pas retourner dans leur pays d'origine, mais bien de les former dans leur pays. Nous parvenons ainsi à la création d'une communauté attrayante pour ces chercheurs.

J'ai par exemple rencontré l'épouse du président du Mali, qui a abordé le sujet du numérique. Le Mali souffre d'illettrisme et d'un déficit d'infrastructures. La première Dame nous a donc demandé d'aider son pays à développer ses infrastructures numériques, afin de faire progresser rapidement, avec des spécialistes locaux, l'alphabétisation. Ainsi dans les pays très en retard en termes de développement, si nous coordonnons l'aide au développement avec les autorités locales, nous pouvons imaginer des innovations pédagogiques très rapides. Les blocages académiques seront en outre inexistants car ces pays sont dépourvus de secteur académique.

Toujours à titre d'exemple, le président d'une université indienne que j'ai visitée avait imaginé des formations très originales pour ses étudiants, comparables à des formations en alternance, mais axées sur des programmes de développement régionaux. Toutes les disciplines étaient tournées vers ces projets. J'ai trouvé incroyable de devoir aller en Inde pour rencontrer des étudiants aussi responsables et à l'aise sur des projets d'innovations pédagogiques adaptés à leur pays, toute la promotion étant concernée par ces formations. Les présentations de leur projet par les étudiants étaient excellentes, incarnées, témoignant d'une acquisition de savoirs académiques par l'intermédiaire de ces projets. Les étudiants bénéficient ensuite sans difficulté d'une insertion professionnelle. Nous pouvons ainsi tirer parti d'innovations technologiques transposables en France.

Les partenariats dans les pays doivent donc correspondre aux besoins de ces pays.

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