Intervention de Nicolas Routier

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 18 septembre 2013 : 1ère réunion
Aides à la presse — Audition pour suite à donner à l'enquête de la cour des comptes

Nicolas Routier, directeur général du courrier, président de SOFIPOST :

directeur général adjoint du groupe la Poste, directeur général du courrier, président de SOFIPOST. - Je remercie également la Cour des comptes pour la synthèse de ce rapport que nous allons examiner attentivement. La Poste représente 270 000 emplois à temps plein. Je présenterai quatre éléments sur les conditions de diffusion de la presse. Le premier est que la distribution de la presse est la première des quatre missions de service public de La Poste, créée à la Révolution française. Concrètement, cela représente 1,3 milliard d'exemplaires dont la répartition géographique est très variée, sachant que le coût du dernier kilomètre entre des zones très denses et rurales varie de 1 à 8. Jean Viansson-Ponté a souligné que La Poste réalise 10 % du portage de la PQR : pour des raisons propres à la rationalité économique des éditeurs, cette proportion correspond aux zones les moins denses. Il faut donc prendre en compte la zone de distribution pour apprécier les coûts.

La Poste distribue aussi près de un quotidien national sur cinq (18 %). En outre, Sur les différentes familles de magazines, le rôle de La Poste évolue de 70 % à 100 % de la diffusion. Le taux de qualité sur les quotidiens en j + 1 est de 97 % dans le cadre de la tournée du facteur, et de 99 % pour les magazines à j + 4.

Dans le courrier, la presse représente 9 % du nombre de plis, 22 % du poids de la sacoche du facteur et 4 % du chiffre d'affaires de la Poste. Cette mission de service public implique donc une logistique spécifique, un niveau de qualité de service élevé et des tarifs très inférieurs aux coûts mais aussi au tarif universel qui s'applique à l'ensemble du courrier.

En 2012, ce coût s'est élevé à 946 millions d'euros et le montant payé par les éditeurs était de 404 millions d'euros. L'aide postale à la presse est donc de 542 millions d'euros, montant dont moins de la moitié est pris en charge par l'Etat. Au total, un peu plus de la moitié reste donc à la charge de La Poste, soit 284 millions d'euros.

Le déficit lié à cette activité a été divisé par deux en dix ans, grâce aux efforts des différents acteurs et aux économies réalisées par La Poste, mais cela reste un montant important dans un contexte de diminution du volume global du courrier : 18 milliards de plis en 2007, 14 milliards en 2013 et sans doute 9 milliards à la fin de la décennie. Au total, cette mission de service public est assumée avec fierté mais elle s'inscrit dans un cadre économique général difficile que l'entreprise ne peut pas ignorer.

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