Ainsi, lorsque l’on a créé le RMI, on a commencé par une expérimentation du dispositif dans deux départements, dont l’Ille-et-Vilaine, monsieur Hervé.
De la même manière, je pense que ce qui se passera à Lyon, dans l’agglomération lyonnaise et dans le Rhône sera fécond pour l’avenir. Dans cet esprit, je veux également dire ici, quitte à ne pas être en accord avec tout le monde, que si la fusion de la région et des deux départements alsaciens en une collectivité nouvelle avait abouti, cela aurait peut-être permis de faire évoluer un certain nombre de choses, par la force de l’initiative locale.
S’agissant de Paris, comme l’a fort bien dit, avec beaucoup de rigueur et de détermination, Claude Dilain, il est important d’avancer. La commission des lois a modifié le dispositif de l’Assemblée nationale. Nous avons réussi à adopter un texte, ce dont je n’étais pas certain au départ, en respectant une double exigence : faire de la métropole une puissance publique efficace et, pour cela, éviter de la doter de compétences pléthoriques, en focalisant son action sur trois compétences structurantes et en l’articulant avec l’échelon territorial, à savoir les communes et leurs regroupements en syndicats de droit commun, ainsi que les conseils de territoire, qui reprendront l’acquis des intercommunalités existantes. Tout n’est pas forcément déjà figé, tout n’est pas encore fixé, mais je crois que, grâce aux efforts des uns et des autres, nous devrions arriver à une solution pertinente.
En conclusion, je voudrais rappeler que nous attachons beaucoup d’importance à trois textes issus des états généraux de la démocratie territoriale qu’avait organisés le Sénat.
Tout d’abord, le travail entrepris sur les normes a débouché ce matin sur l’adoption à l’unanimité de la commission des lois de deux propositions de loi. Je ne doute pas, madame la ministre, qu’elles pourront être adoptées définitivement lundi prochain ; il s’agit là d’une question importante pour les élus locaux de notre pays.
Par ailleurs, s’agissant de ce que l’on appelle, à mon avis de manière un peu simplificatrice, le statut de l’élu, il est vraiment important que la proposition de loi que nous avons élaborée avec Jacqueline Gourault, qui a été enrichie puis adoptée à l’unanimité par le Sénat, puisse être maintenant examinée par l’Assemblée nationale, car il s’agit d’un complément nécessaire au texte que nous étudions aujourd’hui.
Madame la ministre, je le répète, nous avons le souci de la simplification. Comme vous le savez, il m’est arrivé de parler contre l’« hyperconseillisme », contre la polysynodie, mais c’était dans l’intérêt même de la décentralisation. Ce que nous construisons ensemble doit être lisible. Il faut avoir des idées très claires, une vision précise des choses pour préparer cette intercommunalité, cette décentralisation, cet aménagement du territoire du XXIe siècle qui supposent des réformes importantes. Afin que ce que nous faisons ici ne serve pas à rien, il importe, cela a été dit par M. Vandierendonck, par M. Dilain, par M. Filleul et par Mme Gourault, que les représentants du Sénat à la commission mixte paritaire n’arrivent pas avec une page blanche. Dans une telle hypothèse, le Sénat ne pèserait pas. Nous avons montré, lors de la première lecture, que nous pouvions rapprocher les points de vue, bâtir des compromis et des synthèses. Il faut y parvenir en deuxième lecture, de manière que la voix du Sénat, dans toute sa diversité, soit pleinement entendue dans ce grand débat. §