En trois ans, le nombre des crimes et délits constatés par les services de police et de gendarmerie a baissé de 8, 5 %. Et cette évolution qui s'est poursuivie au premier semestre 2005 ne saurait être globalement remise en cause par les violences urbaines de ces dernières semaines.
Comment ne pas penser aussi que le comportement exemplaire des forces de l'ordre dans ces événements, alliant maîtrise et efficacité, a également pu trouver appui dans l'état d'esprit qui les anime et le soutien qui leur est témoigné ?
La baisse de la délinquance va de pair avec la hausse du taux d'élucidation des affaires, passé de moins de 25 % en 2001 à plus de 32 % aujourd'hui, donnant ainsi l'espoir et le signe de la mise en place durable d'un cercle vertueux.
Mais chacun reste bien conscient à la fois de l'impératif d'efficacité de la dépense et de la fragilité des résultats. La priorité gouvernementale pour la sécurité publique et les efforts consentis par le contribuable imposent des progrès aisément perceptibles et des réactions immédiates lorsque les courbes s'inversent.
Dans certains départements, comme le Nord, que je connais bien, on a pu réaliser pendant quelque temps des prouesses grâce à des efforts d'organisation et de méthode, mais il arrive un moment où le ratio force de l'ordre/nombre d'habitants doit être rééquilibré si l'on veut à tout le moins préserver les acquis.
Permettez-moi maintenant, madame le ministre, monsieur le ministre délégué, de formuler quelques interrogations et suggestions.
Je lis, par exemple, que le redéploiement entre les zones gendarmerie et police serait pratiquement achevé. Ce n'est pas exactement l'impression que l'on peut avoir lorsqu'on interroge un certain nombre de maires de mon département.
Devant la réussite, qui n'allait pourtant pas de soi, d'un certain nombre de redéploiements, je connais bien des élus qui de Fourmies à Hazebrouck, par exemple, restent volontaires pour poursuivre l'expérience.
Rapporteur du projet de loi dont l'adoption a permis de mettre en place la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, j'ai eu l'occasion de relever devant le Sénat l'importance des discriminations à l'embauche dont sont victimes nos compatriotes de couleur et qu'attestent de manière irréfutable d'innombrables études, notamment universitaires.
La police et la gendarmerie ne sont-elles pas aussi des lieux symboliques où l'accès significatif des « minorités visibles », pour reprendre une expression à la mode, marquerait sereinement notre volonté partagée d'une fonction publique d'autorité aux couleurs de la France dans sa diversité.
Dans le cadre des nombreuses embauches liées à la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, la LOPSI, sans doute n'est-il pas impossible de faire en sorte que cette ardente obligation se concilie avec les règles traditionnelles du concours d'accès à la fonction publique.
Enfin, je souhaiterais attirer l'attention sur un certain nombre de techniques susceptibles à la fois de générer des économies budgétaires et d'améliorer, sur le plan qualitatif, la sécurité de nos concitoyens.
Je rejoins totalement notre rapporteur pour avis de la commission des lois, Jean-Patrick Courtois, lorsqu'il stigmatise la charge des présentations, extractions, comparutions et transfèrements de détenus, et plaide pour un développement de la visioconférence, que nous n'avons que trop attendu.
Mais plus essentielle encore me semble devoir être l'entrée de la biométrie dans notre culture de la sécurité.
La lutte contre l'immigration clandestine passe par le déploiement des visas biométriques dans l'ensemble de nos consulats, seule parade aussi simple que pertinente tant aux pertes de mémoire qu'aux refus de laissez-passer consulaires.