Depuis l'arrivée de M. Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur, les moyens ont été rétablis. Les réformes engagées de pair avec la Chancellerie ont permis de mieux combattre la criminalité.
Paris en a bénéficié à plein en ce qui concerne la prostitution, désormais quatre fois moins nombreuse, l'éradication des réseaux actifs se réclamant de l'islam radical, la délinquance sur la voie publique ou dans les transports en commun.
De plus, la spécialisation dans les commissariats et la création de certaines unités, au nombre desquelles la Compagnie de sécurisation, l'UMIP, l'Unité mobile d'intervention et de protection pour les gardes statiques, l'USIT, l'unité de soutien aux investigations territoriales, qui lutte contre la prostitution, ou encore le SRPT, le service régional de la police des transports, dont les effectifs vont bénéficier d'un apport de trois cents policiers supplémentaires, ainsi que le renforcement de la police d'investigation ou la participation de la BAC de nuit, la brigade anti-criminalité, au maillage des points sensibles de la capitale, ont provoqué une chute brutale de la délinquance et une progression spectaculaire du taux d'élucidation.
Dorénavant, les îlotiers de la police de quartier réalisent même un tiers des interpellations. Il me semble néanmoins qu'à Paris le GIR devrait se préoccuper davantage de l'économie souterraine des cités, sur fonds de trafic de drogue. À cet égard, beaucoup attendent une profonde réforme de la loi de 1970.
Je tiens à relever, par ailleurs, la progression des violences sur les personnes, due principalement à l'augmentation des violences non crapuleuses, notamment intra-familiales.
Pour mieux appréhender les violences faites aux femmes, qui doivent pouvoir rester dans l'appartement familial tandis que l'agresseur, lui, doit en être extrait, notre ville est candidate pour tester de nouvelles méthodes d'intervention. L'expérimentation en sera sans doute facilitée par le texte adopté par le Sénat, qui sera prochainement examiné par l'Assemblée nationale.
En ce qui concerne les mineurs roumains, auteurs d'une majeure partie des vols à la tire dans le métro, en l'absence de placement en centre fermé, la réflexion lancée avec les autorités roumaines doit absolument aboutir, autant pour des raisons humaines que sécuritaires.
Si les services ont été efficacement réformés, des préoccupations demeurent.
Les départs massifs d'Île-de-France vers la province et la faiblesse du taux d'encadrement désorganisent les services. L'obligation de séjour est une première réponse. Le déroulement accéléré des carrières, tel que le prévoit le protocole du 17 juin 2004, en est une autre.
Cependant, la fidélisation demande des mesures plus fortes encore, indemnitaires et statutaires.
L'aide au logement revêt, à cet égard, une importance majeure : cinq cents logements seront réservés en Île-de-France cette année. L'enveloppe affectée au prêt à taux zéro et la capacité dans les résidences d'accueil seront-elles augmentées ?
L'aide au logement relève aussi de la mairie de Paris, pour ce qui la concerne, qui - il faut bien le dire - a renoncé à toute politique de logement des policiers ou d'accès privilégié aux prestations et services offerts par la municipalité.
Par ailleurs, pour remettre sur le terrain les policiers affectés indûment dans les bureaux, la préfecture de police doit encore faire un effort, mais adossé au recrutement de deux cents emplois à la logistique et au remplacement des agents administratifs mutés en province. Quid du nombre d'adjoints de sécurité à Paris ?
En outre, il faudra exploiter à plein la loi contre le terrorisme pour équiper la capitale, si menacée, d'un dispositif enfin performant en matière de vidéosurveillance, ce qui permettrait de lutter bien plus efficacement contre le terrorisme et la délinquance, mais aussi, « accessoirement », d'aider des centaines de milliers d'automobilistes bloqués chaque jour dans les embouteillages en raison de la politique dogmatique et insensée des « khmers verts » de l'Hôtel de Ville.