Intervention de Jean Germain

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 9 octobre 2013 : 2ème réunion
Loi de programmation militaire 2014-2019 et diverses dispositions concernant la défense — Examen du rapport pour avis

Photo de Jean GermainJean Germain :

Je remercie le rapporteur, qui a été très clair. Contrairement à mes collègues, je pense qu'avec cette loi de programmation militaire, dans les circonstances économiques et financières actuelles de la France, et compte tenu de la politique de l'Europe - sujet qui ne peut être écarté en matière de programmation militaire - la France ne sacrifie pas son armée. Il y a des efforts, avec la suppression de 23 500 postes, qui s'ajoutent aux 54 000 suppressions réalisées entre 2008 et 2013, et des restructurations nécessaires. Chacun est conscient des réorganisations qui doivent avoir lieu, notamment quand notre armée se projette hors du territoire national.

Mais il faudra bien qu'on se pose un jour la question de l'Europe militaire. Tout à l'heure, on parlait du Royaume-Uni et de l'Allemagne, en comparant les soldes. Pourquoi devrait-on parler d'Europe sur tous les sujets sauf sur les questions militaires ? En France, la dissuasion nucléaire pèse lourd, contrairement à l'Allemagne. Il faut aussi garder cela à l'esprit.

Le Président de la République étant le chef des armées, il peut engager les armées dans des opérations, on l'a vu dans les deux quinquennats successifs, et la France doit ensuite assumer ses obligations. Cette prérogative du Président de la République résulte de la Constitution de la Vème République, qui a pu être critiquée, mais dont beaucoup se sont accommodés, de droite comme de gauche. Et c'est aussi cette capacité d'intervention qui permet à notre pays d'être respecté au niveau international.

S'agissant du système Louvois : cela doit nous faire réfléchir. Il a été adopté par l'armée de terre, et on a eu un aperçu ce matin des disputes qui ont lieu pour savoir qui commande. En revanche, l'Armée de l'air et la gendarmerie ne l'ont pas adopté. À cet égard, la comparaison avec l'Allemagne est assez simple. J'ai assisté à une réunion conjointe de représentants de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine : les Allemands ont fait appel à une grande société internationale d'informatique du système privé, qui a réalisé leur système de soldes. Celui-ci n'était pourtant pas plus simple que le nôtre, mais cela fonctionne très bien. En France, nous avons voulu réaliser ce système en interne.

Certes, il y a des questions budgétaires, mais je suis convaincu que le système Louvois est une des causes du trouble de l'armée. J'ai vu beaucoup de familles de militaires - à Tours, il y a environ 4000 familles de militaires. Le fait de recevoir des soldes différentes d'un trimestre à l'autre perturbe le personnel militaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion