Intervention de Geneviève Fioraso

Réunion du 10 octobre 2013 à 15h00
Questions cribles thématiques — Situation des universités françaises à l'heure de la rentrée 2013

Geneviève Fioraso :

Je vous remercie, monsieur le sénateur, de votre question, car vous me permettez de faire le point sur un dossier qui fait beaucoup de bruit dans les médias, mais là n’est pas la question. Ce qui nous intéresse, c’est la situation réelle des universités au moment du passage aux RCE, les responsabilités et compétences élargies, c'est-à-dire au moment du passage réel à l’autonomie.

Un certain nombre d’universités – pas toutes ! –, devenues autonomes entre 2008 et 2012, sont effectivement aujourd'hui en difficulté. C’est la première année du passage aux RCE qui est la plus difficile, dans la mesure où les universités ne tenaient pas compte dans leur comptabilité des dotations aux amortissements, qu’il est pourtant nécessaire d’intégrer. Mes prédécesseurs n’avaient ni préparé ni anticipé cette période particulièrement difficile, que nous nous sommes engagés, pour notre part, à accompagner.

En ce qui concerne Montpellier-III, j’ai appris comme vous par la presse qu’un déficit de 3 millions d’euros était envisagé, ce dont je me suis étonnée, puisque l’on nous avait annoncé il y a quelques mois un solde positif. J’ai également appris par la presse que le conseil d’administration envisageait de fermer l’antenne de Béziers pour la rentrée de 2014.

Je me suis exprimée à plusieurs reprises en faveur de ces pôles que je refuse de qualifier de « secondaires » et que je préfère appeler « pôles de proximité », parce qu’ils accueillent davantage d’étudiants boursiers, ont un taux de réussite et d’insertion professionnelle important et donnent à des jeunes dépourvus des moyens financiers leur permettant de rejoindre une métropole la possibilité de poursuivre des études.

C’est la raison pour laquelle j’ai aussitôt commandité un audit sur place, dont je n’ai pas encore les résultats. Et je ne m’aventurerai pas à vous communiquer des résultats partiels ! Un certain nombre de phénomènes devront trouver une explication. Ainsi, je m’interroge sur les raisons qui ont transformé une prévision positive en un résultat prévisionnel négatif, même s’il faut insister sur ce caractère prévisionnel, à ce stade.

Dans tous les cas de figure, le ministère s’engage à accompagner l’université de Montpellier-III. Mais il faut être deux pour qu’il y ait discussion, et deux pour qu’il y ait accompagnement ! Nous devons donc travailler ensemble, au bénéfice des étudiants et des familles, pour trouver une issue positive à ces à cette situation aujourd'hui bloquée.

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