Madame la ministre, malgré les ambitions affichées par le précédent gouvernement dans le cadre du plan « Réussite en licence », les indicateurs dont nous disposons témoignent d’une dégradation de la situation.
La loi ESR, promulguée en juillet dernier, érige cet enjeu essentiel de la réussite étudiante en objectif premier du service public de l’enseignement supérieur. Cette volonté, que nous partageons tous, doit d’abord se traduire par l’affirmation d’une continuité entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur et par l’affirmation d’une pédagogie attentive révisée : compléter les missions du premier cycle pour garantir à tout étudiant la constitution d’un projet personnel et professionnel ; lui permettre de comprendre ce qu’il peut attendre de l’université, et ce que l’université attend de lui ; introduire la spécialisation progressive en premier cycle en élargissant la pluridisciplinarité des enseignements dispensés en licence.
Avec les appuis du ministère, la mise en œuvre de la loi est en cours, éclairant les initiatives de certaines universités qui se sont déjà engagées dans la réussite de leurs étudiants. C’est le cas à Cergy-Pontoise, que je connais bien : sous l’impulsion de son président, l’université, assumant sa responsabilité sociale, a mis en place un semestre « nouveau départ », permettant aux étudiants de se réorienter positivement en cours d’année.
Madame la ministre, de quels outils disposez-vous pour accélérer la mise en œuvre d’un processus qui doit aussi mobiliser le ministère de l’éducation nationale ?
Depuis cette année, il est mis fin à l’injustice qui frappait les bacheliers professionnels et technologiques. Ils bénéficieront d’un accès plus aisé aux STS, les sections de technicien supérieur, ainsi qu’aux IUT, les instituts universitaires de technologie, au moyen de pourcentages minimaux fixés pour ces filières. Avez-vous des indicateurs sur les effets de cette disposition, qui a fait grand bruit ?
Pour faire entrer l’université dans le XXIe siècle et préparer la France de demain, vous soutenez le développement du numérique dans l’enseignement supérieur, amorçant ainsi la révolution pédagogique attendue par les étudiants et les enseignants. Accompagné de moyens financiers et techniques importants, le lancement de la plate-forme nationale FUN, France Université Numérique, permettra à notre pays de rattraper son retard dans ce domaine.
Madame la ministre, au-delà, pourriez-vous nous préciser les prochaines actions concrètes en faveur de la réussite étudiante ?