Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, à l’occasion de la rentrée universitaire de 2013, les écoles supérieures du professorat et de l’éducation, dites « ESPE », ont ouvert leurs portes. Implantées dans chaque académie, ces nouvelles composantes universitaires formeront les enseignants de la maternelle à l’université, ainsi que les conseillers principaux d’éducation. C’était un engagement du Président de la République pour revenir sur les désastreuses réformes qui avaient amené à la suppression de la formation pédagogique des enseignants.
Lors de l’examen de la loi de refondation de l’école de la République, avant l’été, les écologistes avaient alerté le Gouvernement sur le risque que la nature des formations proposées dans le cadre des masters « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » ne prennent pas bien en compte les inflexions souhaitées et en restent à des enseignements disciplinaires.
Comme vous le savez, le Parlement, notamment le Sénat, avait intégré par voie d’amendement des cadres de contenus spécifiques : parcours artistiques et culturels ; formation à la résolution non-violente des conflits ; recours à des pédagogies coopératives plutôt que compétitives ; contenus dispensés par des intervenants d’horizons variés, non seulement des universitaires et des professeurs de ces nouvelles ESPE, mais aussi des professeurs déjà en activité, des acteurs de l’éducation populaire ou encore des artistes intervenants.
Alors qu’un nombre croissant d’universités ne parviennent pas, cela a été dit, à boucler leur budget et que des tensions amènent des pôles de recherche et d’enseignement supérieur, PRES, à se déliter, le contenu pédagogique demandé par le ministre de l’éducation nationale aux universités pour les ESPE doit être garanti en totalité par des moyens identifiés afin que ces écoles ne soient pas une variable d’ajustement de leur site de rattachement.
Madame la ministre, les premiers retours doivent vous être parvenus sur le déroulement de cette rentrée 2013 dans les ESPE. Je souhaiterais savoir si la volonté du Parlement en général et de la Haute Assemblée en particulier a été respectée par l’ensemble des universités et s’il subsiste encore des résistances ou des difficultés dans la mise en œuvre de cette réforme.