Madame la sénatrice, les ESPE sont au cœur de la réussite de notre projet pédagogique, de la maternelle jusqu’au doctorat.
Dans les dix prochaines années, c’est le tiers du corps professoral, soit 300 000 enseignants, qui sera formé dans ces nouvelles écoles supérieures. C’est dire l’enjeu. Il ne faut cependant pas tout attendre de cette rentrée des ESPE, même si tous les efforts ont été faits, dans la plus grande concertation, pour qu’elle soit la plus réussie possible. Il y avait urgence, compte tenu des résultats de plus en plus mauvais obtenus en particulier par les jeunes issus des milieux les plus défavorisés, mais nous avons agi, pour répondre à l’urgence, de manière très construite est très concertée. Nous devrions enregistrer des progrès dans les années à venir.
Nous souscrivons totalement à votre souhait que le travail en groupe ou en équipe se substitue – ou, du moins, la complète – à la performance individuelle, sur laquelle se fonde quasi exclusivement notre système pédagogique. C’est prévu dans les contenus pédagogiques. Pareillement, la formation aux métiers du professorat et de l’éducation comprend un tronc commun de formation portant notamment sur les « gestes professionnels liés aux situations d’apprentissage, dont la conduite de classe et la prévention des violences scolaires, la prise en compte de la diversité des publics et en particulier des élèves en situation de handicap, les méthodes de différenciation pédagogique et de soutien aux élèves en difficulté », ainsi que le prévoit un texte réglementaire pris en application de la loi.
Il se trouve que le recteur Daniel Filâtre, qui connaît bien le sujet pour avoir lui-même travaillé sur les formations des ESPE, et Édouard Leroy, représentant le ministère de l’éducation nationale, ont été missionnés pour suivre l’ensemble des ESPE qui se mettent en place et envisager l’ensemble des formations complémentaires, dans toute leur diversité, tant académiques que disciplinaires et professionnelles, à mettre en place.
Six ESPE ont bénéficié d’une autorisation provisoire : celles de Versailles, de Toulouse, de Grenoble, d’Antilles-Guyane, de Paris et de Lyon. Nous les suivons avec la plus grande attention, de même que MM. Filâtre et Leroy, en raison des difficultés qu’elles connaissent: Toutes nos équipes sont mobilisées pour que ces ESPE progressent rapidement et qu’elles soient en ordre de marche à la rentrée scolaire prochaine, au service des parcours de réussite.