Je remercie à mon tour le rapporteur général pour sa présentation très exhaustive. Il me semble que la population lettone n'est en effet pas très enthousiaste à l'idée d'intégrer la zone euro. D'ailleurs, alors que le Parlement a voté l'autorisation pour la Lettonie d'intégrer la zone euro, une pétition nationale a été lancée au printemps par les syndicats demandant un référendum sur ce sujet.
Je rappelle également que la Lettonie a un passé historique fort, non seulement avec la Russie mais également avec l'Allemagne. Lors de la déclaration d'indépendance du pays en 1991, les russophones n'ont pu obtenir la nationalité, ce qui crée encore aujourd'hui des tensions.
L'intégration à la zone euro ne se fera pas sans difficulté, une part de l'opinion publique lettone ne la souhaitant pas. La tension politique est forte sur ce sujet et la crainte porte tout particulièrement sur le risque d'inflation, comme le mettent notamment en évidence les médias allemands ou russes.
Riga est une ville très étudiante, avec notamment des Allemands qui viennent y faire leurs études, en particulier de médecine, lorsqu'ils n'ont pu intégrer les filières souhaitées en Allemagne. Cette situation est d'ailleurs comparable à celle des étudiants français qui, n'intégrant pas l'école de médecine vétérinaire, très sélective à l'entrée en France, partent en Belgique où la sélection s'opère plus tard, en cours de cursus.
Alors que Riga est une ville très « pop », ouverte vers l'extérieur et animée, avec tous ces étudiants qui se côtoient, notamment dans les cafés, une partie de la population locale craint, pour sa part, que l'intégration de la zone euro ne conduise à une hausse du chômage et de l'inflation.
La Lettonie me semble donc connaître une situation politique compliquée, d'autant que pour certains Lettons, l'Union soviétique apportait une stabilité que le pays ne connaît plus. Même si je ne partage pas nécessairement cette analyse, il convient tout de même d'en tenir compte.