Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le prochain Conseil européen devrait poursuivre l’examen des priorités déjà définies lors du Conseil des 27 et 28 juin derniers. L’agenda intègrera peut-être également la question migratoire au sud de l’Europe, les drames qui viennent de se dérouler en mer méditerranéenne ne pouvant pas rester sans réponse.
Les chantiers habituels ont été évoqués : croissance, compétitivité, emploi et renforcement de l’Union économique et monétaire seront au cœur des discussions. On ne peut naturellement que souscrire au choix de ces grands axes, destiné à redynamiser les économies des États membres éprouvées par plusieurs années consécutives de crise.
Nous sortons d’une période où l’urgence absolue a consisté au sauvetage économique de plusieurs pays de l’Union européenne. Il a fallu ensuite tirer les enseignements de cette gestion de l’instant, afin de mieux éviter, à l’avenir, le risque systémique.
Je rappellerai à cet égard que j’avais, avec mon collègue Joël Bourdin, mis en garde dès 2007 contre les risques encourus par l’Europe du fait de l’absence de coordination des politiques économiques. Nous avions sous-titré notre rapport d’information Le malaise avant la crise ?, ce qui était quelque peu prémonitoire.
Je suis donc plutôt satisfait de la voie empruntée depuis. L’Europe a pris conscience de la nécessité de fixer des règles communes en matière budgétaire, assorties de mécanismes de surveillance accrue.
Au Parlement, ces grandes étapes de la refonte de la gouvernance de l’Union ont donné lieu à de vifs débats. À chaque fois, le RDSE a pris ses responsabilités. Favorables au renforcement du chantier européen, les radicaux ont toujours été bienveillants à l’égard des politiques qui convergent vers une meilleure coopération européenne.
La France a soutenu les nouvelles règles issues du six-pack et du two-pack pour un pacte de stabilité et de croissance plus contraignant quant à sa mise en œuvre. C’est une bonne chose. Il était temps, en effet, d’éloigner le risque de répétition d’une crise de la dette souveraine, car, il faut bien le reconnaître, mes chers collègues, notre pays, comme d’autres, s’était dangereusement éloigné du pacte de stabilité instauré en même temps que la monnaie unique.
On en connaît le prix aujourd’hui. Malgré les recommandations réitérées par notre commission des finances depuis des années au Sénat, l’objectif de maîtrise des finances publiques a été sans cesse repoussé. Et je dois dire que l’ancienne majorité, si prompte à donner des leçons lors des débats budgétaires, n’a pas montré l’exemple durant dix années d’exercice du pouvoir.