Non car l'Union européenne investit plus d'argent ailleurs. Entre partenaires, nous coordonnons nos actions pour éviter les doublons. Certes des améliorations sont possibles. Mais nous avons, en construisant patiemment une majorité en ce sens, obtenu que 20% des crédits du Fonds européen de développement soient consacrés au social et 20% à la lutte contre le changement climatique. Notre intervention groupée via ce fonds est plus efficace qu'une action bilatérale.
Il faut lire ensemble les articles de la future loi d'orientation et de programmation, généraux par nature, et le rapport annexé, qui apporte de nombreuses précisions sur les doctrines sous-jacentes à nos actions. La loi de programmation militaire montre qu'il est possible de prendre des engagements et de ne pas les tenir, mais cela vaut pour tous les gouvernements... Nous rappelons l'objectif de parvenir à 0,7% et, comme l'a indiqué le Président de la République, dès que la situation économique s'améliorera, nous augmenterons à nouveau les crédits.
Depuis octobre dernier, les projets soumis au conseil d'administration de l'AFD font l'objet de deux avis. L'un est financier, l'autre évalue la contribution au développement durable. Si la notation extra-financière est insuffisante, le conseil d'administration de l'AFD peut rejeter le projet, quelle que soit sa qualité financière. Aux administrateurs de prendre leurs responsabilités, au regard des deux orientations fixées, concentration et universalisation. Nous concentrons nos interventions sur seize pays prioritaires, et non plus dix-sept. Et 85% des aides sont destinées à l'Afrique. Mais le mandat de l'AFD conserve une dimension universelle : elle peut agir dans tous les pays éligibles à l'aide au développement selon la liste définie par l'OCDE, dans le souci d'une croissance verte et solidaire. Pourquoi se priver de financer des équipements publics au Pérou ou en Equateur si les projets présentés sont pertinents ? En Chine ou dans les grands pays émergents, c'est surtout notre expertise technique que nous offrons, dans le but de conclure des partenariats économiques. Le coût pour l'Etat est nul.