Vous recommandez, pour lutter contre le trafic de drogue, de remonter aux sources. La justice et la police, mises sous pression, sont souvent amenées à montrer des résultats à court terme. J'ai une voix dissidente sur le parquet européen : je suis favorable à un renforcement du parquet européen, dont les compétences doivent être bien distinguées des parquets nationaux. Je suis favorable à la collégialité, comme mes collègues et un procureur central, quasi-fédéral me gêne. Mais je crains que la collégialité n'induise en réalité une représentation nationale qui paralyse tout.
L'indépendance de la justice est réelle, mais les juges qui lancent des enquêtes transnationales reviennent tôt ou tard dans le giron de leur juridiction nationale. Ne craignez-vous pas que les intérêts nationaux puissent l'emporter sur l'intérêt général européen ?