Intervention de Victorin Lurel

Délégation sénatoriale à l'Outre-mer — Réunion du 13 novembre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de M. Victorin Lurel ministre des outre-mer

Victorin Lurel, ministre des outre-mer :

Le Gouvernement n'ignore pas les difficultés de La Réunion, ni celles qui existent ailleurs en outre-mer. Les problèmes démographiques en particulier, que l'on rencontre aussi à Mayotte ou en Guyane, ont des conséquences sur le logement, la sécurité, la santé, la croissance.

La meilleure réponse réside dans l'activité, dans des grands chantiers créateurs d'emplois et de revenus. La nouvelle route du littoral en est un, financée à hauteur de 1 milliard d'euros par l'État.

Une autre réponse est celle de la politique nationale menée contre la précarité par le Premier ministre. Elle est expérimentée à La Réunion, qui est pionnière sur la garantie jeune. J'entends certains reprocher à l'État une inégalité de traitement avec la métropole au détriment de l'outre-mer. Le grief est infondé. La République fait son travail en outre-mer. Peut-être faut-il changer le modèle économique ? La départementalisation, que nous avons tous voulue, est un succès dans beaucoup de domaines mais pas dans celui de la lutte contre le chômage, aggravé par la situation démographique. Volontarisme économique, interventionnisme politique sont indispensables. La Réunion ne doit pas tout voir en noir, c'est l'une des régions les plus dynamiques de France, elle dispose par exemple d'une solide organisation coopérative mutualiste et solidaire. Un commissaire européen m'a d'ailleurs affirmé que La Réunion était exemplaire en Europe en matière de création d'entreprises et de longévité des entreprises.

Je suis fier de la politique mise en place en pleine crise économique. Lorsque j'étais dans l'opposition, j'entendais vanter le développement endogène. « Comptez sur vos propres forces », nous disait-on... J'aimerais pouvoir faire davantage mais, dans la conjoncture budgétaire actuelle, je crois que nous avons trouvé le moins mauvais équilibre.

Il convient d'être conscient que l'État ne peut pas tout. Est-ce à lui, par exemple, de créer une sur-rémunération de 200 euros dans le secteur privé ? Les patrons d'entreprises ne doivent-ils pas faire un effort également, y compris en matière de retraite complémentaire ? Je l'ai dit aux patrons du secteur agricole, qui l'ont mal pris. Le dialogue social peut être un facteur de productivité. Il y a de ce point de vue des formules innovantes à trouver...

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