Monsieur le rapporteur général et cher François Marc, le débat sur l’équilibre d’ensemble du budget est légitime. Du reste, j’entends les arguments de M. le ministre à cet égard, et je tiens à le remercier de sa patience, de la méticulosité de ses réponses et de sa persévérance : il assume sa fonction avec constance et nos échanges sont tout à fait naturels.
En revanche, je suis tout à fait d’accord avec M. Karoutchi : il est normal de débattre aussi des évolutions des taux de TVA applicables aux différentes catégories de produits.
Or, en plus de celle de l’emploi, deux questions sont absolument primordiales pour les Françaises et les Français : celles du logement et du transport. De fait, même quand on n’a pas la chance d’avoir un emploi, il faut bien se loger et se déplacer, y compris pour chercher du travail !
Au demeurant, je vous signale qu’un courrier a été envoyé au Premier ministre sur ce sujet par mon ami Jean-Paul Huchon, président de la région d’Île-de-France, dont j’ai eu le grand honneur d’être le vice-président chargé des transports. L’envoi de ce courrier a été soutenu par l’ensemble des membres du conseil d’administration du STIF, dont M. Huchon est le président.
En vérité, ce débat est extrêmement important : mes chers collègues, monsieur le ministre, s’il y a un sujet sur lequel, sinon le Sénat, du moins le débat budgétaire a une utilité, c’est bien celui-ci !
Nul n’ignore que le groupe écologiste a mené, en amont du débat parlementaire, des négociations avec M. le ministre du budget ; elles ont notamment porté sur cette question, que nous considérons comme essentielle.
Quel est le message écologiste de ce gouvernement qui, au même moment, suspend l’écotaxe, faisant perdre 1, 150 milliard d’euros à l’agence chargée des investissements dans les infrastructures de transport, et, pour ne parler que de l’Île-de-France, impose au STIF un coût supplémentaire de 80 millions d’euros ?
Du reste, je ne plaide pas uniquement pour l’Île-de-France : je crois que l’ensemble des élus des communautés urbaines, des communautés d’agglomération et des régions sont sensibles au problème que nous soulevons.
M. le ministre a annoncé qu’on discuterait peu des taux de TVA. Pourtant, s’il n’y avait qu’une seule occasion d’adresser un message politique au Sénat, au Parlement dans son ensemble et, disons-le, aux écologistes et à tous ceux qui, dans leur combat politique, insistent sur les transports en commun, je crois que c’est maintenant !