Et maintenant on vient nous dire : « Tout cela n’est pas grave ! Ce n’est pas le prix réel du transport. » Comment ça, ce n’est pas le prix réel du transport ?
Aux gens qui habitent en Île-de-France, à quarante ou cinquante kilomètres de Paris parce que le logement est moins cher et qui doivent payer les transports, vous leur dites : « Vous ne payez pas assez les transports ! ». Sans blague ! Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? Où sommes-nous ? Je ne fais pas là de clivages politiques, car ce type de raisonnement se retrouve à gauche comme à droite.
Le problème est tout de même extrêmement simple. Il y a des choix à faire ! Monsieur le ministre, vous me dites que cette question va être réglée par la compensation CICE. Or la RATP n’est pas éligible au CICE. Dès lors, comment va-t-elle récupérer le montant de l’augmentation de la TVA ?
La RATP, c’est 2 milliards de personnes transportées chaque année, deux milliards ! Alors qui paye pour les usagers ? Les usagers eux-mêmes !
Je le reconnais, parfois nos amendements sont un peu thématiques, un peu corporatistes. Mais quand on parle à des millions d’usagers, qui travaillent, dont le pouvoir d’achat est en berne, qui ne trouvent pas d’emploi, le taux de chômage augmentant en Île-de-France comme dans toutes les régions et qu’on leur dit : « En plus, nous considérons que vous ne payez pas assez pour les transports, car ce n’est pas le vrai prix. Vous n’allez pas encore vous plaindre pour 3 % d’augmentation de TVA ! » et quand on dit à la RATP qu’elle n’est pas éligible au CICE, franchement, on pousse le bouchon trop loin !
Je maintiendrai cet amendement, et je souhaite vraiment qu’il soit adopté. On dit que M. Ries est président du GART, je vous l’accorde, mais l’amendement signé par M. Ries est cosigné par douze sénateurs socialistes – ils ne sont pas tous président du GART, j’imagine !
Tout le monde peut considérer qu’il y a des choix à faire…