Je soutiendrai l’amendement présenté par M. Assouline, qui me semble très pertinent, car il a une valeur symbolique. Beaucoup de nos compatriotes ont en effet eu accès au cinéma, et à une culture cinématographique, grâce à l’action de ciné-clubs, notamment scolaires, répartis sur l’ensemble du territoire.
Monsieur le ministre, je ne vous fais aucun grief personnel, mais, très honnêtement, si l’on voulait rendre l’Europe antipathique, il suffirait de diffuser plus largement le type de réglementation auquel appartient la directive TVA que vous venez de mentionner !
On le sait, les ciné-clubs associatifs ont vocation à faire naître un intérêt pour le cinéma, et donc à attirer une clientèle vers les salles commerciales, une fois que le goût de l’image et le plaisir de voir des films se sont répandus chez les jeunes qui les fréquentent. Dès lors, les mettre sur le même plan que les grandes salles multiplexes me paraît franchement invraisemblable. Voilà encore une démonstration des méfaits d’une approche parfaitement systématique, dans un souci d’égalitarisme absolu !
Par conséquent, je ne résiste pas au plaisir de voter l’amendement présenté par M. Assouline, comme je l’aurais fait pour son amendement précédent, dit « Canal Plus » – appelons un chat un chat –, s’il n’avait pas été retiré. En tout état de cause, remercions notre collègue d’avoir soulevé publiquement un vrai problème : des États étrangers financent avec des moyens publics une concurrence parfaitement déloyale, au détriment d’une chaîne qui, au fil de son histoire déjà longue, a connu des hauts et des bas – même si, chacun le sait, elle a bénéficié à son lancement de circonstances favorables –, pour devenir aujourd’hui le principal financeur du cinéma.
Il était donc intelligent de votre part, mon cher collègue, d’ouvrir ce débat, et il serait raisonnable de le trancher. Il s’agit d’un débat politique, dont nous aurons l’occasion de discuter de nouveau au Parlement.