Intervention de Gérard Longuet

Réunion du 23 novembre 2013 à 14h30
Loi de finances pour 2014 — Articles additionnels après l'article 7 quater suite

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet :

Notre collègue David Assouline a ouvert un débat de fond, qui rejoint d’ailleurs celui, plus général, qu’alimentent les niches fiscales, mais avec un éclairage tout particulier : non pas celui de l’économie de la presse, mais celui du droit d’accès de nos compatriotes à l’information, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

Lorsque l’État a accepté d’assujettir à un taux extrêmement réduit les activités de presse, l’idée n’était pas d’assurer la fortune des éditeurs de presse. Il s’agissait de permettre aux lecteurs de choisir leurs journaux : journaux d’opinion, journaux de proximité, journaux spécialisés…

Ce choix a survécu aux différentes alternances et a été confirmé par les majorités successives.

La presse écrite sur support papier a progressivement évolué. Des changements significatifs sont intervenus : la photocomposition, l’écriture directe par les journalistes, la mise en page de manière quasi automatique ont permis d’alléger sensiblement les coûts de production.

Dans le même temps, nous sommes entrés dans un univers où l’offre d’information est largement pléthorique. Force est de reconnaître que, si l’économie de la presse connaît aujourd'hui des difficultés, c’est aussi parce qu’à côté des formes traditionnelles, imprimées, d’expression écrite ont naturellement surgi des formes nouvelles, dites « audiovisuelles ».

La presse numérique a fait naître une nouvelle forme d’expression et d’accès à l’information écrite pour le plus grand nombre. Elle possède un immense avantage, celui d’être adossée à la fois au savoir-faire des journalistes de la presse écrite et à une technologie qui libère totalement cette dernière du support matériel coûteux – pour ne pas dire « ruineux » – que constitue le papier.

Monsieur le ministre, tout le problème pour l’État est de savoir s’il doit, par une niche fiscale, favoriser une évolution ou, au contraire, s’il doit encaisser à son profit, sur le long terme, de très fortes plus-values économiques.

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