Je vous remercie. Beaucoup de choses ont déjà été dites ici. Je vais essayer d'être assez brève parce qu'on est au bout de ces interventions.
Il me semble très important que vous ayez invité également à cette réunion la Coordination française pour le lobby européen des femmes. Je vais vous présenter la CLEF en faisant la liaison avec les précédentes interventions. La CLEF est un lieu de femmes, un lieu différent de celui qu'a présenté Mme Rousseau en ce sens qu'il s'occupe de tous les aspects qui concernent les femmes, et en particulier le travail ; il ne cible donc pas la problématique des violences.
Il est important que la CLEF soit parmi vous aujourd'hui en tant qu'organisme impliqué dans la défense des droits des femmes. Je voudrais souligner avant tout que les deux premières interventions montrent bien qu'il y a eu une prise de conscience que les questions de femmes sont en fait des questions de société et qu'elles interpellent la responsabilité internationale. Mme Benedetti a commencé par le Conseil de sécurité et la résolution 1325. J'ai été très sensible à cela.
Le lobby européen des femmes, ce sont 2 500 associations de femmes dans tous les pays membres de l'Union européenne et dans quelques pays candidats. La CLEF, c'est le membre français de cette grande coordination européenne.
En France, cette coordination regroupe soixante-dix associations et réseaux associatifs.
Rapidement, je préciserai que la CLEF participe à la Conférence permanente des coordinations associatives, à la Commission nationale consultative des droits de l'Homme évoquée tout à l'heure ; elle est membre du Bureau exécutif de la Conférence des organisations non gouvernementales ayant des relations consultatives avec les Nations-Unies. Elle travaille donc beaucoup avec la Commission du statut des femmes des Nations-Unies. La CLEF, enfin, c'est surtout une veille permanente dans le monde qui permet de réagir, de mobiliser ses réseaux et d'adopter des prises de position.
Parmi ces prises de position, il y en a une qui a été adoptée par le Lobby européen des femmes et la CLEF, en 2009, concernant précisément la résolution 1325 des Nations-Unies. C'est un document assez important : ce qu'il faut souligner, ici, c'est qu'un lieu comme le Lobby européen des femmes s'est emparé de cette résolution 1325 pour dénoncer le bilan un peu mitigé et très insuffisant des plans nationaux. Dans la logique de tout ce qui a été dit précédemment, on demande plus d'actions concrètes, plus de moyens et des indicateurs. On suggère que les plans nationaux d'action précisent des calendriers d'intervention. Je n'en dirai pas plus aujourd'hui.
Il y a une information que je souhaite rappeler ici. Elle figure dans un des rapports des Nations-Unies : avant la Deuxième guerre mondiale, 90 % des victimes des conflits étaient des combattants ; aujourd'hui, 90 % des victimes sont des civils. Vous connaissez peut-être ce chiffre mais je pensais que c'était important qu'on le rappelle. Parmi ces civils, évidemment, la majorité est constituée de femmes et d'enfants.
La CLEF a un pouvoir de diffusion du fait des 2 500 associations qui constituent son réseau européen. L'Europe est d'ailleurs l'espace régional dans lequel il y a le plus de plans nationaux d'action pour la mise en oeuvre de la résolution 1325. Il faut donc que les associations dont on a beaucoup parlé ici continuent - et notamment la CLEF - à leur façon, à diffuser ces informations et à faire pression. Je n'en dirai pas plus maintenant. Je vous remercie encore de cette invitation.