Intervention de Souad Wheidi

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 21 novembre 2013 : 1ère réunion
Violences à l'égard des femmes dans les zones de conflit — Table ronde sur l'état des lieux des violences

Souad Wheidi, présidente de l'ONG libyenne Observatory on gender in crisis :

Merci de poser cette question, très importante en effet. Je voudrais parler du combat mené actuellement par le ministre de la justice libyen. C'est lui - un homme donc - qui a pris l'initiative d'un texte de loi destinée à reconnaître les victimes de viol comme victimes de guerre. Cela paraît juste : ce sont les femmes qui ont déclenché la révolution en Libye. Il est donc normal qu'elles soient considérées comme victimes de guerre du fait des agressions dont elles ont souffert. Ce texte a été déposé après avoir reçu l'aval de la commission juridique du Parlement libyen. Il semblerait toutefois que son examen par les députés ne soit pas une priorité. La cause des femmes violées n'est pas une priorité en Libye aujourd'hui. Or il faut que cette loi soit adoptée avant deux mois, faute de quoi le projet de loi ne pourra plus être examiné. L'article de la journaliste Annick Cojean publié il y a quelques jours dans « Le Monde », « Libye - viols de guerre », montre bien l'importance de ce texte et des soutiens que nous attendons de l'extérieur. Or ces soutiens tardent à se concrétiser. Cela me trouble. Il y a eu un certain nombre d'envoyés d'instances internationales qui sont venus en Libye rencontrer les victimes. Ces visites ne sont pas suivies d'effets. Or chacune de ces réunions met en danger les victimes. J'ai le sentiment que nous sommes seuls au monde, rien n'avance depuis trois ans.

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