Gérard Bailly souligne l'importance des crédits européens pour compenser la baisse du budget agricole national. Cette remarque est pour le moins étonnante ! Tout à l'heure en séance publique, je rapportais sur la contribution française au budget de l'Union européenne. La France est le 2ème contributeur de l'Union européenne mais seulement le 3ème bénéficiaire des fonds européens. L'écart s'élève - excusez du peu - à 7 milliards d'euros. Dès lors, il est bien naturel qu'à l'issue de la bataille menée avec succès par le président de la République et le ministre de l'agriculture pour maintenir le niveau des crédits européens versés à la France au titre de la PAC, nous utilisions ces crédits pour satisfaire les besoins de l'agriculture française.
Dans le contexte budgétaire actuel, c'est de la bonne politique et votre intervention critique me paraît déplacée. D'autant que l'évolution dans la répartition des aides est positive et renforce l'équité entre les exploitations. Nous avions d'ailleurs voté ici unanimement au printemps dernier le texte de la proposition de résolution européenne sur l'avenir de la PAC visant à orienter ces aides vers l'élevage. Alors, il faut savoir ce que l'on veut !
Le budget actuel ne marque aucune rupture. Nous sommes sur une évolution qui tient compte des difficultés des éleveurs, notamment des bassins laitiers. Ces difficultés ne font à mon sens que commencer. La fin des quotas en 2015 n'a pas été véritablement anticipée par les professionnels. Leur situation pourrait être comparable à celle des volaillers bretons qui ont passivement attendu la fin des restitutions sans y croire et sont aujourd'hui en faillite.
Je salue l'attention portée à la forêt, longtemps négligée. Le fonds forestier national a été supprimé en 2000 et on n'a pas reboisé après la tempête de 1999. La Chine nous achète des grumes et nous importons des produits finis. Le déficit de la filière bois s'élève à 7 milliards d'euros, alors que nous avons le troisième domaine forestier d'Europe ! Je salue l'effort entrepris en faveur de la forêt et me réjouis que l'avenir de cette filière constitue une priorité du ministre du Redressement productif.