Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 5 décembre 2013 : 1ère réunion
Violences à l'égard des femmes dans les territoires en conflit — Table ronde des historiens et de l'anthropologue

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin, présidente :

Nous poursuivons notre cycle d'auditions sur les violences faites aux femmes dans les territoires en conflit. Notre première table ronde, le 21 novembre 2013, a réuni des responsables d'organisations non gouvernementales (ONG) et d'associations, des journalistes et des experts, pour un état des lieux. Nous avons également entendu le ministère de la Défense sur la mise en oeuvre par la France de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Aujourd'hui je suis heureuse d'accueillir Mme Véronique Nahoum-Grappe, dont les recherches - notamment dans le cadre de l'École des hautes études en sciences sociales et à l'Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain - ont concerné des thèmes aussi divers que la cruauté, l'ivresse et la femme. Elle a été conduite également à s'interroger sur les violences commises à l'encontre des civils au cours de la guerre en ex-Yougoslavie.

Nous recevons aussi deux historiens qui ont écrit ensemble un livre remarquable, intitulé « Viols en temps de guerre » : Mme Raphaëlle Branche, maîtresse de conférences au Centre d'histoire sociale du XXème siècle de Paris I, spécialiste des violences en situation coloniale et de la torture pendant la guerre d'Algérie, et M. Fabrice Virgili, directeur de recherche au laboratoire Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (IRICE), qui regroupe Paris I, Paris IV et le CNRS. M. Virgili est l'auteur de nombreuses publications sur les violences en temps de guerre.

Notre cycle d'auditions a commencé à une date proche de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre. Notre synthèse de ces réunions sera rendue publique deux jours avant le 20ème anniversaire de la déclaration de l'Organisation des nations-Unies (ONU) sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le 20 décembre 1993 : ce n'est pas un hasard non plus.

La délégation aux droits des femmes du Sénat a souhaité apporter un éclairage particulier, cette année, sur les violences dont sont victimes les femmes dans les pays en guerre. Une résolution récente du Conseil de sécurité de l'ONU, la résolution 2106 du 24 juin 2013, appelle à « lutter contre les idées fausses selon lesquelles ces violences sexuelles [seraient] un phénomène culturel » ou « une conséquence inévitable de la guerre ». Pourtant, les violences subies par les femmes du fait des conflits armés paraissent tellement récurrentes de nos jours que la barbarie semble une sorte de fatalité. Nous avons besoin du point de vue des anthropologues et des historiens pour nous éclairer.

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