J'ai été frappée, dans le camp où je me suis rendue deux fois, par le nombre de naissances. Le drame, c'est que plusieurs générations d'une même famille puissent être constituées d'enfants du viol : toute la famille est détruite. Les enfants du viol deviennent souvent enfants-soldats et perpétuent la violence. Les structures de réflexion et de traitement de ces pathologies manquent, or ces femmes ont besoin de parler. Le VIH est partout ; or la pénurie de médicaments, de vaccins, est générale.
Rejetées par leurs familles, ces femmes et ces enfants constituent une véritable société parallèle : un immense radeau de la Méduse.