L’année 2014 débutera avec un report de charges financières de 4 milliards d’euros pour le budget de la défense : situation sans précédent ! Ce montant représente un semestre de crédits d’équipement, hors dissuasion. Comment peut-on alors parler ici d’une loi de programmation militaire qui sera exécutée jusqu’au dernier euro voté ?
Face à l’instabilité croissante de plusieurs régions du monde, nous déployons de plus en plus de soldats et sur plusieurs théâtres d’opération simultanément. Ce constat devrait nous conduire, à tout le moins, à une stabilisation de nos effectifs. Certes, nous n’ignorons pas la diminution consécutive à la précédente loi de programmation militaire, mais la question mérite d’être posée, d’autant que la défense assure actuellement à elle seule 60 % des baisses d’effectifs de la fonction publique. Est-ce cohérent et juste – pour reprendre les termes du Président de la République le 30 janvier dernier – pour nos soldats, dont le professionnalisme et l’engagement font la fierté de notre pays ?
De plus, nous le savons tous – le rapport de la Cour des comptes sur les crédits du budget de l’État ouverts par décrets d’avance est très éclairant à cet égard –, les dépenses d’équipement jouent, comme chaque année, le rôle de variable d’ajustement au profit de la masse salariale et des OPEX, alors qu’elles étaient nécessaires pour respecter le calendrier de la loi de programmation militaire.
Certes, d’autres ont commis ce péché avant vous, …