Intervention de Alain Chatillon

Commission des affaires économiques — Réunion du 8 janvier 2014 : 1ère réunion
Accès au financement bancaire des entreprises — Audition de Mme Jeanne-Marie Prost médiatrice nationale du crédit

Photo de Alain ChatillonAlain Chatillon :

Le grand virage a été Bâle III, quand les banques ont été tenues de doubler leurs fonds propres. Heureusement qu'Oseo a pris le relai...

L'accueil des clients dans les agences des banques a changé : le directeur d'agence locale ne joue plus que le rôle de boîte aux lettres entre le client et les différents échelons de sa hiérarchie. L'instruction des dossiers de financement relève du parcours du combattant. Les procédures sont trop centralisées. Il devient impossible pour un artisan ou un commerçant de joindre son conseiller par téléphone, il est renvoyé vers des standards téléphoniques anonymes. Les cotations de la Banque de France se fondent sur le passé, sans tenir compte du présent. Enfin il convient de réorienter l'épargne vers les PME. J'ai été vice-président du conseil régional de la région Midi-Pyrénées. A l'époque Sofaris apportait des garanties de financement.

Il y a deux ans, lorsque la BCE a prêté 1,5 à 2 milliards d'euros aux banques à 0,8 %, celles-ci les ont replacés tout de suite à la BCE à 1,8 %. Ce qui compte, c'est le différentiel. En tant que président d'un pôle de compétitivité à cheval sur deux régions - Aquitaine et Midi-Pyrénées - et regroupant 320 entreprises, je suis confronté aux problématiques spécifiques des crédits de campagne, dans le domaine agro-alimentaire : il ne faut pas que les banques attendent dix mois pour donner une réponse ! Il y a aussi le problème des énarques, qui, en province comme à Paris, restent dans leurs bureaux, où ils tiennent des réunions « décentralisées » au lieu de visiter les entreprises. Dernière remarque enfin sur les collectivités territoriales, qui représentent 70 % de l'investissement local : Dexia, qui prêtait 17 milliards d'euros, n'a pas été remplacée ; la Poste et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) n'arrivent qu'à 6 milliards. On sait ce que cela veut dire pour les petites entreprises de travaux publics. Je suis sur la même ligne que Martial Bourquin. Il y a une différence entre ce que vous ressentez dans les bureaux à Paris et ce que nous percevons sur le terrain. Merci de vous délocaliser un peu.

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