Nous croyons être sortis de la crise de 2008 : en réalité, nous sommes en plein dedans. La moitié des transactions boursières se font sur l'économie virtuelle et non réelle. La bulle spéculative est à nos portes. Le décalage entre vos chiffres et les réalités décrites par nos interlocuteurs est flagrant : si 80 % des crédits à l'investissement et 75 % des crédits de trésorerie sont satisfaits, vous constatez pourtant une hausse de 8 % des saisines du médiateur : c'est paradoxal. La nouvelle manière d'exercer le métier de banquier se caractérise, comme le souligne Alain Châtillon, par une dépersonnalisation du contact entre acteur économique et la banque. L'accord ou le désaccord est trop souvent fondé sur un critère purement mathématique, ce qui rompt la relation de confiance entre l'artisan, le commerçant et son banquier. Les taux, dites-vous, sont aujourd'hui intéressants, en comparaison avec ceux en vigueurs chez nos voisins ; une évolution permettrait-elle alors d'élargir les possibilités de crédit ?