Je comprends votre préoccupation sur la cotation. La déportation des encours que nous avons constatée va dans le même sens. Il ne faut pas que la décote conduise les banques à restreindre le crédit. J'évoquerai ce sujet avec Christian Noyer, c'est dans mon rôle. Il est toujours difficile de juger l'activité d'un réseau d'une centaine de directeurs comme celui de la Banque de France. Selon les lieux, selon le directeur, la médiation est très active ou elle l'est moins. J'ai fait vingt déplacements entre avril et décembre, soit deux à trois par mois. Vous reprochez aux énarques de rester dans leur bureau parisien : ce n'est pas mon cas. Je suis en accord avec vous sur les problèmes que posent les relations entre les banques et les chefs d'entreprise. À chaque réunion que je fais avec les banques et les assureurs-crédit - même si ces derniers ont des problématiques spécifiques - je leur dis la même chose : les chefs d'entreprise ont le sentiment que vous êtes des « boîtes aux lettres » ; si vous voulez leur dire non, dites-le au lieu de laisser vos interlocuteurs dans l'attente. Les banquiers le reconnaissent et me donnent raison. Certains réseaux ont pris conscience de la situation spécifique des TPE.
Il y a un avant et un après Bâle III. Avant, l'accès au crédit était très ouvert : dans une réunion avec des chambres consulaires, un chef d'entreprise m'a même parlé d' « open bar » !