Intervention de François Grosdidier

Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 17 décembre 2013 : 1ère réunion
Examen du rapport de M. Jean-Claude Peyronnet « la place des parlementaires dans les instances locales après l'adoption des nouvelles règles de non-cumul » ; Audition de M. François Pillet sur les communes et la sécurité

Photo de François GrosdidierFrançois Grosdidier :

Oui, il y a une immense diversité des polices municipales et évitons d'aller trop loin dans la volonté de les uniformiser. Ce qui fait l'intérêt de ces polices, c'est précisément qu'elles sont différentes de la police nationale et qu'elles permettent aux élus de répondre à une demande sociale particulière. La création d'une police est une question de priorité. Je suis maire d'une commune populaire qui a plus de policiers municipaux et de caméras de vidéo-protection par habitant que Nice, parce qu'à un moment toute action était vaine si les problèmes de sécurité n'étaient pas résolus. En revanche, les besoins d'une commune de banlieue ne sont pas ceux de la ville-centre, où se posent d'abord des problèmes de régulation de la circulation et du stationnement, ni ceux d'une station balnéaire ou d'une station de ski. Gardons-nous d'une vision trop jacobine là où il faut, au contraire, des polices qui correspondent à la diversité des territoires et des besoins. Heureusement que la décentralisation est là pour répondre avec finesse à la demande sociale. La distinction entre la police municipale et les gardes champêtres est aberrante et souvent complètement artificielle. Nos gardes champêtres ne sont plus ceux de la IIIe République, époque où les polices urbaines de la police nationale étaient sous l'autorité du maire. Rappelons-le à ceux qui doutent de la capacité des maires à exercer des responsabilités dans ce domaine. Rappelons leur aussi que l'étatisation de la police nationale a été décidée par...le maréchal Pétain. Il ne s'agit pas de revenir à la municipalisation des polices urbaines, mais de comprendre que les polices municipales peuvent avoir des missions différentes, sur des terrains différents, répondant à des demandes différentes, justifiant dès lors une formation différente, de même qu'un équipement ou un armement différents. Je pense que nous sommes tous d'accord sur ce constat, même si j'ai un peu peur que l'on ne propose une vision unique de la police municipale.

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