Intervention de Gonzague Grandval

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 15 janvier 2014 : 1ère réunion
Enjeux liés au développement des monnaies virtuelles de type bitcoin — Table ronde

Gonzague Grandval, président de Paymium SAS :

Le réseau Tor est un système d'anonymisation du trafic sur Internet. Comme toute technologie, c'est à la fois une opportunité, notamment pour les journalistes ou les dissidents dans les pays où leur parole est bannie, mais aussi un risque pour les possibilités de blanchiment. Tor est déconnecté de bitcoin. La plateforme « Silk Road » est un exemple intéressant : lors de sa fermeture par le FBI, il y a eu d'abord un frémissement à la baisse du cours du bitcoin - qui est considéré, à tort, comme le symbole de sa vitalité. Mais, rapidement, le cours a repris sa hausse. On constate qu'en réalité, « Silk Road » représentait seulement 1 % des transactions en bitcoin. Bitcoin n'est donc pas porté par « Silk Road » et le blanchiment, mais, de plus en plus, par des commerçants, qui sont déjà plusieurs dizaines de milliers aux Etats-Unis.

Les activités illégales fondées sur des transactions en bitcoin existent et doivent être combattues par les services de l'Etat ; nous les y aidons autant que possible. Mais il faut également que ces autorités de régulation se saisissent de l'objet « bitcoin », montent en compétence, pour anticiper son développement, car on ne pourra pas interdire ou supprimer ces évolutions technologiques.

S'agissant des détenteurs, il est vrai, en effet, que les premiers développeurs détiennent un stock important de bitcoin, mais cela me semble normal que les créateurs et les premiers acteurs du système aient un avantage, puisqu'ils s'analysent comme des entrepreneurs, à l'instar d'un Mark Zuckerberg ou d'un Steve Jobs.

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