Je m'arrêterai à une présentation de la situation politique en Tunisie. Nous avions remarqué qu'elle était le pays qui avait le plus d'atouts pour réussir sa transition démocratique ; la situation actuelle le confirme.
Il y a peu, un nouveau premier ministre a été désigné, ce qui augure d'un nouveau processus pour le pays. Il faut dire que les assassinats de Chokri Belaïd et Mohammed Brahmi ont marqué un tournant important. Les Occidentaux avaient également fait preuve d'inquiétude. Pour avoir effectué deux voyages, l'un au titre de cette mission et l'autre à but politique, j'ai pu remarquer que les choses changent très vite. Deux facteurs ont hâté et accompagné ce processus de transition : d'une part, le rassemblement des forces de l'opposition, de Nida Tounès à l'extrême-gauche, et d'autre part, le rôle joué par l'UGTT, l'UTICA, la Ligue des Droits de l'Homme et les avocats, pour rétablir le dialogue entre l'opposition et le gouvernement.
On a aussi en tête que tout au long de ce processus, des manifestations ont réuni 200 000 voire 300 000 personnes.
Ennahda a donc accepté de quitter le pouvoir et permis la nomination d'un premier ministre neutre.
Dans le même temps, le processus constitutionnel a repris au début du mois de janvier. Il a permis l'adoption de nombreux articles, dont certains garantissent la liberté de conscience, d'autres marquent l'absence de désignation de l'islam comme source du droit ; plus de 250 amendements ont été déposés.
Il existe toutefois des facteurs d'inquiétude, notamment la situation économique, qui a d'ailleurs poussé l'UTICA à bouger. Par ailleurs, le risque du terrorisme persiste. Toutefois, on a en tête le fait que la Tunisie a su maintenir une administration efficace tout au long de sa transition jusqu'à maintenant.