Je souhaite revenir sur l'Algérie. Il faut garder à l'esprit que ce pays a une grande importance. Nous n'avons pas la même histoire avec lui qu'avec les autres. Nous avons voulu l'assimiler à la France. Nous avons voulu exproprier les Algériens de leur pays. Il y a une histoire de la violence en Algérie au moment de la conquête et au moment de l'indépendance, notamment. Notre relation est tendue, mais forte. Il y a une connaissance mutuelle, une interpénétration des psychologies.
L'Algérie, par ailleurs, est un grand pays, compartimenté géographiquement. Les Algériens réclament l'égalité, rien de plus. Ils ne peuvent accepter ce qui s'apparente à une relation de domination. Mais notre relation, lorsqu'elle est fondée sur des bases saines, peut être excellente. Par exemple, nous avons été très bien reçus, à un très haut niveau, lors de la mission de notre groupe de travail sur le Sahel.
Pour la France, ce qu'il se passe en Algérie est important. Ils ont effectué leur printemps arabe à partir de 1988. S'en est suivie une décennie noire avec 100 à 200 000 morts. Cela a été l'occasion de constater la volonté des partis islamistes de s'emparer du pouvoir.
Notre collègue, M. Jean-Pierre Raffarin est l'envoyé spécial du ministère des affaires étrangères pour l'Algérie et il effectue un très bon travail. Il existe un problème de diversification de l'économie algérienne. Mais le pays a des atouts importants, notamment un système universitaire performant, 600 accords d'association interuniversitaire en constituent la meilleure illustration.
M. Bouteflika a sorti l'Algérie d'une période noire. Ce qu'il se passe à Alger est décisif pour la France. Nous devons percevoir notre politique dans une perspective de réunion des pays du Maghreb. Enfin, il est au mérite du Président de la République d'avoir initié le tournant de 2012.