Les élèves sont les premiers concernés par la réforme. Pour une fois, une réforme s'attache à leurs besoins prioritaires et spécifiques et tente de mettre fin à la concentration du temps d'enseignement, inadaptée à leurs rythmes, préjudiciable aux apprentissages, critiquée depuis longtemps par tous les chronobiologistes et dénoncée depuis la publication du rapport Debré-Douady en 1962 ; cette réforme est, en quelque sorte, une prescription médicale dans l'intérêt des enfants.
Depuis 2008, la semaine de quatre jours était une spécificité française décriée par tous les acteurs de la communauté éducative. À la rentrée, un quart des élèves a désormais un temps scolaire mieux réparti dans la semaine et mieux accordé à ses besoins. Certains ont fait état de la fatigue des enfants à la rentrée : quoi de plus normal après les vacances ? Il est toujours difficile de reprendre le rythme de l'école...
La FCPE estime depuis longtemps qu'il ne faut pas plus de cinq heures d'enseignement par jour à l'école : au-delà, les enfants ne peuvent plus assimiler. Dans le second degré, il faut se limiter à six heures par jour au collège et sept heures au lycée, et à 35 heures TTC, c'est-à-dire « tout travail compris ». Il faudra laisser du temps à ce dispositif pour en apprécier les résultats.
Il faut une pause méridienne d'une heure et demie au minimum, quel que soit l'âge de l'élève.
La conférence nationale des rythmes, en 2011, préconisait déjà l'abandon de la semaine de 4 jours et s'interrogeait même sur son interdiction. Cette réforme est donc une excellente occasion pour que le temps péri-scolaire soit reconnu comme un véritable temps éducatif, sans verser dans la surenchère : les enfants ont aussi besoin de calme, d'inactivité, parfois même d'ennui. Les activités péri-scolaires réclament autant d'attention que les activités scolaires et doivent rester gratuites.
Cette réforme est une opportunité d'ouvrir l'école, de l'articuler à son environnement grâce au projet éducatif de territoire. Cette réforme est une bonne réforme si elle est pensée dans l'intérêt de l'enfant et non dans celui des adultes, et si l'ensemble de la communauté éducative est associée à sa mise en oeuvre locale.
La FCPE souhaite créer des lieux de dialogue avec tous les acteurs, développer l'aspect pédagogique de la réforme, intégrer la question des devoirs à la maison, théoriquement interdits depuis 1956, organiser les horaires en fonction des besoins physiologiques des élèves, garantir la gratuité des activités péri-scolaires, veiller à ce que l'argent public aille à la seule école publique, et ouvrir la discussion sur les rythmes scolaires dans le second degré.
Cette réforme est une étape dans la refondation de l'école de la République publique, gratuite et laïque.