Intervention de Valérie Marty

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 8 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition de responsables d'associations de parents d'élèves

Valérie Marty, présidente de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) :

La réforme des rythmes scolaires est un vieux sujet, mais il aurait aussi fallu l'associer à une réflexion sur le calendrier annuel.

Cette réforme aurait nécessité une consultation nationale de tous les acteurs. Nous déplorons la précipitation avec laquelle le décret a été soumis au Conseil supérieur de l'éducation, sans même passer en commission spécialisée.

Lors du passage à la semaine de quatre jours, nous avons perdu deux heures sur l'aide personnalisée, ce qui complique le retour aux quatre jours et demi.

Nous regrettons que les conseils d'école n'aient pas été plus associés à la mise en place de la réforme.

Le partage des responsabilités n'est pas toujours clair : il manque un organe de validation des choix d'organisation du temps global.

Les activités ne sont pas toujours gratuites, ce qui est choquant. Les inégalités entre communes sont nettes : il faut y réfléchir ensemble. Mais attention aussi à la surenchère d'activités ; tel n'est pas le but de la réforme qui vise à prendre en compte les rythmes chronobiologiques des enfants. Ceux-ci ont besoin de repos, de temps de pause. L'Académie de médecine note que l'enfant a des pics de vigilance le matin entre 10 h et 11 h et entre 15 h et 17 h. Or les activités périscolaires ont souvent lieu entre 15 h et 17 h...

Il faut aussi tenir compte de l'âge : les enfants de maternelle et de primaire n'ont pas les mêmes besoins. Certaines communes, comme Paris, ont proposé une organisation différente selon le niveau, mais l'éducation nationale s'y oppose.

Il ne faut pas contraindre les communes à appliquer la réforme en maternelle, car il est difficile d'organiser des activités et de trouver des animateurs formés. Il convient aussi de réfléchir à l'articulation entre les activités, en offrant aux enfants des temps de pause, des coupures ; à la formation des encadrants, à la sécurité, qui reste un problème, avec la multiplication des intervenants, à la cohérence éducative entre le règlement de l'école et les activités, à l'intégration des élèves handicapés et au positionnement des activités pédagogiques complémentaires.

Avec les enseignants, les parents d'élèves sont les principaux acteurs de l'organisation du temps des enfants. Ils doivent être davantage associés, pour donner une réalité à la notion de communauté éducative.

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